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Cessez-le-feu à Gaza : ses causes, son contexte, ses limites : soutien à la lutte héroïque du peuple palestinien ! Communiqué du PCRF et de l'UJC - Parti Communiste Révolutionnaire de France

Cessez-le-feu à Gaza : ses causes, son contexte, ses limites : soutien à la lutte héroïque du peuple palestinien ! Communiqué du PCRF et de l’UJC

Le cessez-le-feu à Gaza, conclu le 15 janvier 2025 entre Israël et le Hamas a beaucoup fait parler les organisations social-démocrate et bourgeoises. Certains y voient une aubaine sans précédent pour le peuple palestinien ; d’autres, relayant les positions de l’extrême-droite israélienne, un compromis insensé de l’armée israélienne, qui devrait continuer ses “activités”, légitimant ouvertement le nettoyage ethnique d’une population.

Comment devons-nous comprendre cet événement dans le cadre de la guerre en cours ? Quelles sont les perspectives réelles de lutte pour le peuple palestinien ?

Pour répondre à ces questions, nous devons poser le contexte de la situation. Le 7 octobre 2023 a marqué un tournant dans la lutte du peuple palestinien. N’étant pas à justifier moralement, cette offensive se situe dans un contexte d’alliances impérialistes, amplifiées notamment par les “Accords d’Abraham” impulsés par le premier gouvernement Trump. Ces accords ont permis une normalisation sans précédent des relations de plusieurs États avec Israël, parmi lesquels les Émirats Arabes Unis, le Bahreïn ou encore le Soudan, qui n’entretenaient pas de relations diplomatiques ni économiques avec l’État israélien auparavant. Si ces forces bourgeoises ne représentaient déjà pas les intérêts du peuple palestinien, elles le font encore moins en banalisant leurs relations avec l’État qui met en œuvre le nettoyage ethnique de ce peuple. L’État israélien n’arrête pas d’aggraver l’ampleur de cette guerre : nous comptons pas moins de 40 000 morts directs, c’est-à-dire tués par les bombes, armes à feu et chars de guerre de Tsahal. Cette guerre, n’est pas une guerre inter-impérialiste telle que nous en connaissons en Ukraine par exemple. Nous avons affaire ici à un État colonial qui agresse un territoire qui n’a en réalité quasiment plus d’appareil d’État même bourgeois, du fait du processus même de la colonisation. La bande de Gaza et une partie de la Cisjordanie sont les deux territoires qui ne sont pas encore totalement colonisés par Israël. Géographiquement, la bande de Gaza est entourée de murs et encerclée de territoires inaccessibles. La frontière avec l’Egypte est entièrement fermée. Israël exerce un blocus de toute la bande de Gaza, rendant l’accès à la nourriture, à l’eau et à des marchandises de première nécessité, comme les médicaments, vaccins, vêtements, carburant, etc., quasiment impossible. Cela a fait grimper le bilan humain des victimes à environ 186 000 morts à l’été 2024 selon The Lancet, incluant les morts indirectes liées au manque de ressources diverses.

Ce cessez-le-feu s’inscrit dans ce contexte, étant le résultat d’un processus de négociations entre Israël, le Hamas et leurs alliés respectifs pendant plusieurs mois. Il est à noter que la pression populaire n’est pas un facteur négligeable dans ces négociations : des mois de militantisme dans tous les pays du monde ont exercé une pression certaine sur différents Etats et bourgeoisies. La première phase de ce premier cessez-le-feu sera d’une durée de 6 semaines et a commencé le 19 janvier 2025 à 8h30 (heure locale).

Dans les faits, ce que beaucoup considèrent comme la première étape d’un processus certain pour l’arrêt des combats est loin d’être le garant d’une libération réelle pour le peuple palestinien.

Premièrement, un cessez-le-feu à Gaza n’arrête pas le développement des intérêts de plusieurs bourgeoisies, comme la bourgeoisie états-unienne, dans la région. Les intérêts de cette bourgeoisie, qui s’articulent autour de l’énergie, des voies de transport et des positions militaires, sont toujours d’actualité, et son soutien à l’État sioniste est toujours indéfectible. Les “projets” communs continuent, par exemple sur l’exploitation de pétrole avec les monopoles Chevron et Exxon Mobil (l’un des fournisseurs de carburant de Tsahal). Ce cessez-le-feu ne correspond donc pas à une rupture de l’alliance fondamentale qui met en place la politique d’annexion, d’apartheid et de nettoyage ethnique ni à celle des autres alliances qui vont en ce sens global. Ces alliances sont toujours d’actualité, comme l’est la normalisation globale des relations de pays arabes avec Israël, comme mentionné ci-dessus.

De plus, Tsahal continue dans les faits ses crimes d’occupation, organisant encore des arrestations de masse à Gaza et en Cisjordanie après le cessez-le-feu. Un autre élément est clair : l’armée d’Israël a opéré un changement tactique depuis le 7 octobre 2023. La méthode était au début de détruire la résistance palestinienne et de libérer les otages israéliens comme base pour continuer la colonisation. Mais Tsahal a fait face à une résistance certaine de la part des organisations palestiniennes, quel que soit leur contenu (parfois réellement réactionnaire bien sûr). Le Hamas, organisation sur laquelle nous avons le plus de données, est encore loin d’une incapacité militaire totale après 15 mois de combats. Sur 24 bataillons, seulement 3 étaient entièrement démantelés au mois de juillet 2024, soit 9 mois après le début des combats, et 18 étaient pleinement opérationnels (les autres étant affaiblis mais pas abattus). 1 bataillon démantelé tous les trois mois, en ne parlant que du Hamas, sachant que d’autres organisations, existent encore à l’heure actuelle, comme le FPLP et le FDLP.

Le peuple palestinien n’est donc pas une entité passive qui ne fait que subir une agression. Notons que si c’était le cas, la guerre serait probablement finie et l’occupation complète. Tsahal s’est donc trouvée dans l’obligation de rediriger son armée. La destruction de la résistance et la libération des otages a été remplacée par une guerre génocidaire : déplacements forcés et concentration de la population, blocus, bombardements puis intervention militaire au sol, destruction systématique des infrastructures vitales…

Ce cessez-le-feu est donc une trêve minime dans une guerre à la direction claire.

Notons d’abord que ce cessez-le-feu se limite à la bande de Gaza. La Cisjordanie reste bien la deuxième cible de l’État israélien et est frappée d’attaques qui ont monté en intensité après le cessez-le-feu : des dizaines de morts et de blessés sont à compter depuis le 19 janvier 2025.

Seule la lutte du peuple palestinien, et non les accords bandits des États du capital, pourra le libérer réellement du joug de l’impérialisme et lui garantir un État répondant à ses besoins, par la seule solution fiable : le Socialisme-Communisme.

Nous exprimons notre soutien internationaliste le plus fraternel à nos camarades du Parti Communiste Palestinien (PCP), qui organisent des actions diverses comme des distributions de nourriture, d’eau et d’autres denrées d’importance primordiale sur le terrain, dans la bande de Gaza. Nous soutenons une cagnotte de soutien pour l’organisation de ces distributions qui est accessible sur la page Instagram de notre organisation de jeunesse.

Nos camarades du PCP, avec le soutien de leurs partis frères, travaillent à l’organisation d’un peuple en lutte pour sa libération. Nous rappelons cela dans un contexte où la social-démocratie ne sait offrir qu’un soutien en paroles et non en actes à la lutte héroïque du peuple palestinien.

Les monopoles français de l’armement, principalement Thalès et Dassault, continuent leur soutien aux forces armées d’Israël. L’État et la bourgeoisie ne sont pas à absoudre, le lien organique qui les lie est révélé à chaque guerre qui se déclare. En ce sens, la dénonciation de la bourgeoisie française comme force importante de soutien à Israël est primordiale. Nous militons nationalement pour ce travail, en rejoignant et impulsant différentes formes de lutte avec des organisations de soutien à la Palestine, tout en mettant en avant nos liens internationaux mentionnés.

Notre parti et sa jeunesse appellent aussi à élargir la lutte pour la paix avec leur campagne pour la Paix « Accusons le capitalisme ! » à retrouver ici, à coordonner des actions qui gênent concrètement l’impérialisme français dans son soutien à Israël. Récemment, des avions de chasse français ont par exemple accompagné le déploiement de navires états-uniens au large d’Israël. L’opération APEX, datant d’octobre 2024 et permettant l’entraînement à la coordination des chaînes de commandement militaires françaises et Italiennes, est également significative de la volonté d’indépendance des monopoles français dans les zones méditerranéennes. En effet, les USA n’y participent pas, et ce sont les avions Typhoons Italiens et Rafales Français qui sont mis au premier plan en cas de riposte coordonnés européennes. Notre parti pourra s’appuyer sur la fondation de l’Action Communiste Européenne nouvellement créée, et dont il est membre fondateur. Une conférence s’est tenue en ce sens le 19 janvier à Istanbul, organisée par le TKP, intitulée « Les développements au Moyen-Orient. Nous renforçons notre solidarité avec le peuple palestinien, libanais, et syrien. » Notre parti pu y intervenir, une déclaration commune de l’ACE étant à trouver en format vidéo sur la chaîne YouTube éponyme ici.

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