
Le socialisme, seule alternative populaire !
Le socialisme, seule alternative populaire !
Les résultats des élections européennes et législatives confirment que nous sommes toujours dans des tentatives de consolidation de la recomposition politique au service du capital.
Le piège de la bipolarisation
En France, cette recomposition reste dans le duel entre le pôle Macron-Ensemble-centre droit et le Rassemblement national, même si cette dualité a été fragilisée après les législatives. L’élection de Macron de 2017 avait traduit un tournant, voulu par les monopoles, vers une nouvelle réaction, une nouvelle adaptation du capitalisme français, considéré en retard dans l’exploitation de la classe ouvrière ; et Macron a bien été un champion aux résultats performants jusqu’ici du point de vue du capital. La bipolarisation traditionnelle social-démocratie/droite (PS / droite (RPR-UDF-UMP)), permettant une alternance trompeuse, laissait la place à une autre bipolarisation, LREM (Macron) / RN, tout aussi nuisible pour les masses populaires, avec le même objectif depuis des décennies : entretenir l’illusion d’une démocratie et d’un progrès possible au sein de ce régime d’exploitation en crise, afin d’empêcher que les luttes ne convergent vers une remise en cause révolutionnaire du système de production capitaliste.
Remise en selle du PS
Cette fois-ci, avec la dissolution de l’Assemblée, l’objectif de Macron était démagogiquement de s’en "remettre au peuple" et surtout de briser la droite (scission d’Eric Ciotti) et la gauche avec Glucksmann et le PS (ce qui ne s’est pas encore fait). Pour cette première élection législative déconnectée de l’élection présidentielle, comme prévu par les derniers sondages, le résultat fut une absence de majorité absolue ou de majorité relative forte et l’éclatement en trois pôles équivalents en sièges : NFP, 182, Ensemble 168, RN et alliés 143 (RN 126). Le RN, malgré l’adaptation jusqu’au dernier moment de son discours économique, n’a pas eu le soutien des monopoles (grandes entreprises) et de l’oligarchie financière. Nous avons pu voir, au lendemain du premier tour, des grands patrons et dirigeants d’entreprises défiler dans les médias (souvent leurs propriétés) pour expliquer combien il était important pour les affaires et l’industrie d’évoluer dans "un environnement stable et sans bouleversement".
La social-démocratie de droite, le PS, champion des va-t’en guerre, est sorti grand gagnant du NFP, dans la suite de la NUPES, en doublant le nombre de ses députés, soit la quasi-totalité de l’augmentation des élus du passage de NUPES (2022) à NFP (2024). Ainsi le PS est-il remis en selle, lui qui a été pendant 40 ans un des deux piliers politiques en alternance de la dictature du capital.
Tous ont appelé à faire barrage à l’extrême-droite ou au « fascisme ». Pourtant tous s’inscrivent dans les rapports de production existants, tous sont d’accord avec le RN pour défendre le capitalisme, la propriété privée des moyens de production et l’État bourgeois. Nous avons même vu des organisations se réclamant du communisme ou du marxisme-léninisme appeler à voter pour le NFP… Il ne fallait pourtant pas être grand devin pour comprendre que le NFP n’était qu’une alliance électorale pour se partager des places. Cette alliance sociale-démocrate ne pouvait donc fonctionner et ne peut apporter aucune solution durable aux souffrances du peuple-travailleur, alors qu’elle ne s’attaque pas à la cause des problèmes.
Un été dans la continuité capitaliste…
Cet été, le gouvernement Macron a donc bien « géré les affaires courantes » et autorisé par décret l’absence de repos hebdomadaire dans le travail viticole en Champagne, là même où l’année dernière des ouvriers ont été en danger sanitaire jusqu’au décès. Les souffrances du peuple ne s’arrêtent pas, alors que 132 500 ruptures conventionnelles dites à l’amiable ont été conclues en 2023 (en hausse constante), en plus de 478 000 démissions et 238 000 licenciements.
L’alternative politique à construire dans la convergence des luttes !
Faute de Parti Communiste Révolutionnaire fort, l’expression de la colère ouvrière et populaire n’a trouvé un débouché que dans l’abstention et le RN. Les masses doivent faire leur propre expérience. L’histoire montre que ce sont les luttes qui soulagent les problèmes du peuple-travailleur. Les colères exprimées dans le vote doivent se traduire par le renforcement des luttes et des organisations de classe, de masse. L’émergence de comités sur la base de nos revendications est décisive. La seule alternative politique se construit dès à présent dans nos luttes convergentes pour nos droits et nos revendications, dans le rejet du système capitaliste criminel et du réformisme qui le protège ! La seule alternative politique passe donc par la reconstruction d’un Parti de la classe ouvrière, dont l’objectif ne peut être que le renversement de la classe capitaliste et son État, la propriété sociale et la planification démocratique centralisée avec le socialisme-communisme.