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L'UJC à la 18ème Conférence des organisations de jeunesses communistes européennes (MECYO) - Parti Communiste Révolutionnaire de France

L’UJC à la 18ème Conférence des organisations de jeunesses communistes européennes (MECYO)

Déclaration commune de 17 organisations de jeunesses communistes suite à la 18ème MECYO

Nous reproduisons ci-dessous une déclaration commune à 17 organisations de jeunesses communistes d’Europe invitées à la dernière Conférence des Organisations de Jeunesses Communistes Européennes (MECYO), dont nous sommes signataires. La présente déclaration est issue des débats et échanges des organisations présentes, permettant aujourd’hui pour la jeunesse populaire en France de pouvoir lire le condensé de ces débats en un texte sur des enjeux politiques cruciaux : le génocide du peuple Palestinien toujours en cours par l’État israélien, la précarité grandissante de la jeunesse partout en Europe, ainsi que la nécessité du combat pour le socialisme-communisme comme seule alternative possible aux différents capitalismes nationaux d’Europe. Cette déclaration commune, tout comme la MECYO elle-même, nous rappelle que sans échanges continus et argumentés autour des enjeux politiques que nous traversons, le mouvement communiste révolutionnaire de chacun de nos propres pays ne pourra s’enrichir et fortifier son analyse et son expérience. Les efforts de dialogues, d’échanges, et de recherche autour d’une ligne d’analyse commune durant cette conférence, dont la présente déclaration est porteuse, sont la marque de ces échanges à renforcer pour les luttes de la jeunesse populaire en Europe !

Jeunesse de toute l’Europe,

Les organisations de jeunesses communistes signataires de cette déclaration faisant suite à la 18ème Conférence des Organisations de Jeunesses Communistes Européennes (MECYO) qui s’est tenue à Rome du 8 au 10 novembre, lancent à nouveau le slogan de la conférence et en appellent à vous : rejoignez-nous pour s’élever ensemble contre la guerre et l’exploitation capitaliste, pour conquérir notre futur !

La 18ème MECYO, accueillie par le FGC d’Italie au milieu de la lutte contre le gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni, a montré que nous, organisations de jeunesses communistes, souhaitons renforcer notre lutte internationale commune, nos échanges d’informations, nos débats et nos échanges d’idées. Elle a également démontré la vitalité continue de cette conférence, qui depuis 2001 a été accueillie à Madrid, Lisbonne, Athènes, Istanbul, Prague, Barcelone, Bruxelles, Francfort, Rome, Linz, Belgrade et Larnaca.

Nous, organisations de jeunesses communistes de toute l’Europe, saluons les millions de jeunes autour du monde qui, aujourd’hui, se battent pour leurs droits, contre les politiques anti-populaires de leurs gouvernements, contre les guerres impérialistes, contre le génocide du peuple palestinien !

Quelques jours avant l’anniversaire de la Révolution d’octobre qui a mené les travailleurs et travailleuses à la prise du pouvoir pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, nous nous sommes rassemblés dans un contexte international au sein duquel les contradictions irrémédiables du capitalisme sont devenues évidentes. Unis et organisés, côte à côte dans notre lutte commune, nous souhaitons déclarer avec vigueur :

Le capitalisme menace notre futur !

En Europe, les nouvelles générations ont traversé, et ressentent dans leurs vies, les crises économiques du capitalisme de 2008 et de 2020, alors que tous les signes pointent vers une nouvelle à venir, avec de nouvelles menaces importantes pour le futur des peuples et de la jeunesse. L’escalade de la guerre, l’appauvrissement généralisé de la classe ouvrière et des secteurs populaires, la réalité de nouvelles générations qui vivent aujourd’hui dans des conditions pires que celles de leurs parents, tout cela trouve son origine dans le système capitaliste lui-même, qu’il soit en période de crise ou en période de croissance.

Aujourd’hui, ce système fondé sur le profit et l’exploitation menace directement notre futur et la vie même des peuples et de la classe ouvrière :

• La compétition et les compromis entre les bourgeoisies pour le contrôle des marchés et des parts de marchés, des territoires stratégiques, des sphères d’influence, des voies de commerce et d’approvisionnement, de l’énergie et des ressources minérales, génèrent de nouveaux conflits impérialistes avec des dizaines de milliers de morts. Au nom de l’économie de guerre, à laquelle l’UE appelle ouvertement, et qui escalade la militarisation pré-existante, des sacrifices et des privations sont imposées aux peuples en conséquence de la course à l’armement, de la compétition militaire, et des interventions impérialistes dans les scénarios de guerre.

• Sur le sol de l’Europe, en Ukraine se déroule depuis deux ans et demi une guerre impérialiste sanglante entre le bloc UE-US-OTAN et la Russie capitaliste. Cette guerre, dans lequel le sang de milliers de jeunes ukrainiens et russes a été versé, va dans la continuité du processus contre-révolutionnaire des années 1989-1991, pendant lesquelles la haine nationaliste a été ouvertement fomentée et utilisée par les bourgeoisies locales et étrangères. L’intervention militaire de la Russie en Ukraie ne peut pas effacer la profonde responsabilité des États-Unis, de l’UE et de l’OTAN, de l’expansion vers l’est de l’OTAN au soutien des forces fascistes et néo-nazies pendant et après le coup d’État de 2014 en Ukraine. Nous appelons les peuples de tous les pays à se battre à nos côtés contre la guerre et toutes les formes d’implication de nos gouvernements, contre les plans de l’OTAN et contre les plans de “nos” bourgeoisies qui sont menés malgré le risque d’une guerre mondiale, pour le retrait de nos pays de l’OTAN et de toutes les alliances impérialistes, pour la fin des hostilités, pour la solidarité internationaliste contre les poisons du nationalisme et de la propagande de guerre, pour que les travailleurs et travailleuses prennent leurs destins en main, pour la paix.

• Au Moyen-Orient, Israël perpétue le génocide du peuple palestinien dans la Bande de Gaza, tandis que les violences s’aggravent en Cisjordanie pendant que le régime d’occupation se renforce et étend la guerre aux peuples de la région en lançant une campagne militaire contre le Liban. Les bombardements, les attaques et les meurtres de dirigeants politiques par Israël en Palestine, au Liban, en Iran, en Syrie, risquent de mener la guerre à une escalade généralisée dans toute la région. Nous condamnons la complicité des gouvernements européens, des États-Unis, de l’UE et de l’OTAN avec les politiques criminelles d’Israël et ses plans d’expansionnisme et de nettoyage ethnique. Nous exprimons notre solidarité et notre soutien aux organisations palestiniennes communistes et ouvrières, ainsi qu’à celles en Israël qui font face à la répression de leur propre gouvernement, dans leur lutte pour arrêter les plans génocidaires de l’État d’Israël et pour la paix, l’égalité et la justice. Depuis ces dernières années, nous, jeunes communistes, avons été en première ligne de larges mobilisations populaires et étudiantes à travers l’Europe, demandant la fin de toute implication de nos pays dans le massacre du peuple palestinien et l’occupation illégitime de leurs territoires. Nous soutenons les aspirations légitimes du peuple palestinien et son droit à la résistance contre l’occupation. Nous appelons les travailleurs, les peuples et la jeunesse de tous les pays à intensifier la lutte pour l’arrêt du génocide, pour un cessez-le-feu immédiat, pour faire cesser l’occupation de la Palestine par Israël ; à exprimer leur solidarité sans faille avec la juste lutte des Palestiniens et Palestiniennes, avec la lutte par laquelle les peuples du Moyen-Orient peuvent conquérir leur droit à vivre en paix. Libérez la Palestine !

• Dans ces conditions, les gouvernements en Europe introduisent de nouvelles mesures anti-populaires qui attaquent les droits des travailleurs et travailleuses, qui réduisent les salaires, qui effacent les réussites des mouvements laborieux. Dans le même temps, la répression de l’État et de la police s’intensifie dans de nombreux pays ; la “démocratie” bourgeoise prend des caractéristiques de plus en plus réactionnaires, tandis que les espaces permettant une vraie participation populaire et de vrais droits démocratiques sont de plus en plus réduits. Dans les pays de l’UE, le plan de relance “Next Generation EU” démontre que, pour les patrons, la voie vers la sortie de la crise consiste toujours à faire retomber les coûts sur les épaules du peuple, à qui il est demandé de faire des sacrifices pour continuer à soutenir les profits des entreprises. De manière similaire, le soi-disant “Pacte vert pour l’Europe” démontre que le capitalisme conçoit la crise climatique et la dévastation de l’environnement comme une nouvelle arène pour les profits des monopoles.

En première ligne des luttes de la jeunesse pour nos droits !

La jeunesse en Europe aujourd’hui vit dans une situation difficile. Les fausses promesses du capitalisme sur la prospérité volent en éclats face à la réalité de la vie quotidienne :

• Nous vivons l’exploitation capitaliste, une privation d’emploi élevée au sein de la jeunesse, de faibles salaires, l’emploi à temps partiel, le travail gratuit camouflé en “stages”, tout cela au nom des slogans sur la “compétitivité du marché” et la “flexibilité”.

• Nous vivons dans une situation d’insécurité constante dans nos vies et face à notre futur. Des obstacles toujours plus grand limitent la satisfaction de nos besoins essentiels, comme le droit aux soins de santé, au logement abordable, à l’accès gratuit au sport, à la culture, au divertissement et aux loisirs. Beaucoup choisissent d’émigrer en espérant un futur différent, tandis que des millions de jeunes qui n’arrivent pas à trouver une issue finissent par tomber dans les abîmes de la dépression, de l’abus d’alcool ou de l’addiction aux drogues.

• Le droit à l’éducation est de plus en plus menacé par les obstacles économiques, la privatisation et, de manière plus générale, une marchandisation, tandis que dans tous les pays, les écoles et universités et leurs parcours sont réformés en prenant une direction réactionnaire, pour les modeler en accordance avec les intérêts et les besoins des grands monopoles capitalistes.

• Les slogans à propos de la “liberté” cachent la réalité de plus en plus oppressive de la répression, ainsi que la propagande et l’endoctrinement qui prend place aujourd’hui avec l’utilisation des nouveaux et anciens médias ainsi que des systèmes éducatifs, pour présenter la réalité capitaliste et les politiques impérialistes comme une “normalité” et pour supprimer au sein des nouvelles générations l’idée qu’elles peuvent lutter pour un futur différent.

Ces développements, bien que sous des formes et des degrés différents, sont communs à tous nos pays et sont le résultat des politiques des gouvernements bourgeois, aussi bien de droite que “de gauche”. Les faits montrent que, peu importe que des forces libérales, conservatrices ou sociales-démocrates gouvernent, la substance de la réalité capitaliste ne change pas. Nous combattons l’illusion qu’il est possible de “gérer” ce système et ses institutions en faveur du peuple, parce que cette illusion devient une cage pour les luttes et les aspirations légitimes de la jeunesse.

Nous, jeunesses communistes, soutenons la lutte de la jeunesse à travers l’Europe en défense de ses droits. Nous avons été, nous sommes, et nous serons en première ligne de toutes les luttes de la jeunesse, des étudiants, de la classe ouvrière et des syndicats de classe, pour une éducation et un système de santé gratuits et publiques, en accord avec les besoins et les possibilités contemporaines, pour des droits dans les lieux de travail, pour le droit au travail contre la précarité et l’insécurité, pour le droit au logement, à la culture, au repos, au sport, pour vivre une vie saine, sûre et dans un environnement non pollué.

L’histoire a montré que c’est seulement par la lutte des peuples et sous certaines conditions qu’il est possible de gagner de meilleures conditions de vie, même si – ultimement – les impasses du capitalisme ne peuvent être dépassées qu’en remettant en cause les fondements de ce système.

La jeunesse d’Europe doit lever le drapeau de l’internationalisme

La fraternité internationaliste entre les peuples et les travailleurs et travailleuses de tous les pays, notre internationalisme prolétarien, sont la vraie alternative à la propagande qui vise à piéger la jeunesse avec des idées fausses de “valeurs traditionnelles”, ainsi que celles de “valeurs européennes”, qui s’identifient à la défense de l’UE du capital, ses politiques et son lien inséparable avec les intérêts des grands monopoles. Aujourd’hui, alors que les conflits impérialistes se développent, l’UE confirme n’être qu’une alliance impérialiste au service des puissants, renforçant la Politique de sécurité et de défense commune, ainsi que les dépenses en armement.

Le nationalisme et les forces réactionnaires sont promus à travers toute l’Europe. Dans de nombreux pays de l’Europe de l’est, les gouvernements nationalistes ont initié la persécution des communistes. L’UE est également un participant actif à cela. L’anti-communisme est désormais adopté comme idéologie officielle de l’UE, tandis que l’équation anti-historique avec le nazisme-fascisme est promue à travers les constructions idéologiques du “totalitarisme” et de la théorie des “extrêmes qui se rejoignent”. Aujourd’hui, ces politiques pavent objectivement la voie au nationalisme et aux forces réactionnaires.

Dans ce contexte, nous réitérons que l’alternative à ces forces n’est pas l’appel par les libéraux ou les sociaux-démocrates à construire des “alliances anti-fascistes”. Le fascisme est né du système capitaliste ; il s’agit de son bras armé contre les mouvements ouvriers et populaires. La vraie alternative à ces forces ne peut être construite que par le peuple, par l’unité de tous les exploités au nom de la solidarité internationaliste et de la fraternité, avec les communistes en première ligne de cette lutte.

Dans cet esprit, les jeunesses communistes d’Europe sont dédiées à renforcer leur lutte conjointe pour dynamiser la Conférence des Organisations de Jeunesses Communistes Européennes (MECYO) en tant qu’espace important de renforcement de discussion, d’échange d’analyses, de coordination et de relations fraternelles entre nos organisations. De la même manière, nous visons à renforcer la lutte de la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique (FMJD) et son caractère anti-impérialiste.

Le communisme est la jeunesse du monde : levons-nous !

Jeunesse d’Europe, levons-nous : le futur n’est pas encore écrit. Le capitalisme ne sera pas la fin de l’histoire. L’exploitation, la guerre, la pauvreté, l’oppression, l’émigration ne seront pas notre futur !

Les explosions de colère populaire à travers le monde, les grandes luttes ouvrières qui, dans tant de pays d’Europe, démontrent la combativité de la classe ouvrière, sont la preuve qu’il y a une place pour renforcer l’impact des idées communistes et pour le mouvement révolutionnaire au 21ème siècle.

Les idées de la Grande révolution socialiste d’octobre, dont l’anniversaire nous commémerons ces jours-ci, ont représenté pendant des décennies une alternative à la guerre impérialiste et à l’injustice de ce système. Aujourd’hui, ces idées montrent le chemin vers de nouvelles conquêtes et victoires. Nous défendons et revendiquons la grande histoire du mouvement communiste au 20ème siècle, contre toutes les tentatives de la falsifier. Aujourd’hui, notre tâche en tant que communistes du 21ème siècle est d’évaluer notre histoire, l’expérience des révolutions du siècle dernier et les échecs de ceux qui ont décidé d’abandonner ces idées. Nous devons étudier et tirer les leçons et conclusions appropriées, renforcer notre lutte commune et notre capacité à être réellement une force d’avant-garde du côté des Partis communistes de chacun de nos pays.

En levant haut le drapeau rouge de la révolution, la jeunesse communiste aujourd’hui peut garantir que davantage de forces de la jeunesse rejoignent la lutte pour la prise du pouvoir par les ouvriers et ouvrières, puisque ces premiers sont le futur des Partis communistes dans tous les pays ; renforcer ces premiers idéologiquement et politiquement et intensifier l’attaque.

Le communisme est la jeunesse du monde ; le capitalisme est historiquement obsolète et destiné à laisser place au nouveau monde. Aujourd’hui, nous avons le devoir de nous battre pour construire un monde de liberté, de démocratie, de paix et de justice sociale véritables. Une société menée par les ouvriers et ouvrières, qui abolit l’exploitation de l’homme par l’homme, dans laquelle le progrès technique et scientifique peut réellement être mis au service du bien-être de toutes et tous, dans laquelle nous pouvons jouir des droits à l’éducation, au travail, aux loisirs et à l’accès gratuit au sport et à la culture.

Nous sommes confiants dans le fait que, pendant nos vies, nous serons les protagonistes d’une marche révolutionnaire des travailleurs et travailleuses vers un futur meilleur. Le futur appartiendra au socialisme !

Tous ensemble, nous déclarons :

Jeunesse d’Europe, lève-toi
contre la guerre impérialiste et l’exploitation capitaliste, pour gagner notre futur !
Nous luttons unis, levant haut le drapeau d’Octobre
pour la nouvelle société, pour le socialisme !

Organisations signataires :

• Jeunesse Communiste d’Autriche (KJÖ)
• Ligue de la Jeunesse Communiste, Grande-Bretagne (YCL)
• Jeunes Socialistes de Croatie (MSH)
• Organisation Démocratique Unie de la Jeunesse, Chypre (EDON)
• Jeunesse Communiste du Danemark (DKU)
• Union de la Jeunesse Communiste, France (UJC)
• Jeunesse Socialiste Ouvrière Allemande (SDAJ)
• Jeunesse Communiste de Grèce (KNE)
• Mouvement de la Jeunesse de Connolly, Irlande (CYM)
• Jeunesse du Parti des Travailleurs, Irlande (WPY)
• Front de la Jeunesse Communiste, Italie (FGC)
• Mouvement de la Jeunesse Communiste, Pays-Bas (CJB)
• Jeunes Communistes en Norvège (UngKom)
• Ligue de la Jeunesse Communiste Révolutionnaire bolchevik, Russie (RKSM(b))
• Collectifs des Jeunes Communistes, Espagne (CJC)
• Jeunesse Communiste de Suède (SKU)
• Jeunesse Communiste de Turquie (TKG)

Discours de salutation de l’UJC à la 18ème Conférence des organisations de jeunesses communistes européennes (MECYO)

L’Union de la Jeunesse Communiste était présente à Rome du 7 au 8 novembre pour la 18ème Conférence des organisations de jeunesses communistes européennes, la MECYO. Nous partageons ci-dessous notre discours de salutation, en anglais (vidéo sur TV Rouge IC ici) et en français (texte). La MECYO est un événement important de débats, d’enrichissements mutuels et de renforcement d’une coordination politique et idéologique des jeunesses communistes à l’échelle européenne. Notre jeune organisation, travaillant stratégiquement à la construction d’un Parti léniniste en France dans la jeunesse, put donc travailler à partager son expérience mais aussi profiter de celles acquises par d’autres organisations dans leur développement, comme notamment le Front de la Jeunesse Communiste d’Italie (FGC), organisation d’accueil de la 18ème MECYO. Au-delà de formalités, la MECYO, comme tous les autres temps de travaux de jeunesses communistes à l’échelle internationale, est avant tout un moment politique intenses : un séminaire idéologique y est tenu chaque année sur un sujet dont chacune des organisations contribue à travers une intervention, et une déclaration commune est élaborée dont les amendements et ajustements communs permettent un débat politique réel. Notre discours de salutation, qui s’inscrit dans cet esprit de faire vivre un internationalisme dans les faits, seul à même d’aider au renforcement d’un communisme révolutionnaire en France nourri de l’expérience riche des autres organisations, nous a permis d’exposer des points d’analyses fondamentaux du rapport entre la bourgeoisie française et l’Union européenne. Un point brûlant d’actualité depuis la révolte des agriculteurs en 2024, ou encore la question étudiante avec le processus de Bologne. Nous remercions une nouvelle fois les organisations présentes, ainsi que le FGC pour son accueil et pour l’organisation, et reprenons le mot d’ordre de cette 18ème édition de la MECYO : jeunesse d’Europe, lève-toi contre les guerres impérialistes et l’exploitation capitaliste pour accomplir ton futur ! Nous luttons unis, levant haut le drapeau d’octobre pour la nouvelle société, le socialisme !

Chers camarades,

Au nom de la direction politique et organisationnelle de l’Union de la Jeunesse Communiste et son Parti, le Parti Communiste Révolutionnaire de France, nous saluons les organisations présentes pour cette 18ème édition de la MECYO et tout particulièrement nos camarades du FGC pour le travail organisationnel et politique ayant permis avec succès ce moment important pour les jeunes communistes d’Europe.

Échanger nos expériences, coordonner nos résultats et analyses, est nécessaire pour le renforcement d’un mouvement uni des jeunesses communistes contre l’une des alliances inter-impérialistes les plus achevées et fortes aujourd’hui.

Les alliances impérialistes étant des alliances entre États, celles-ci expriment les intérêts communs des classes bourgeoises de leurs pays membres. Les intérêts communs concernent l’agrandissement de leurs monopoles, le renforcement de leur compétitivité, et également le fait d’affronter en commun le mouvement ouvrier, autant d’attaques coordonnées dont la jeunesse populaire de chacun de nos pays fait l’épreuve. Pourtant, les visées communes des monopoles des différents pays faisant partie d’une alliance impérialiste ne peuvent pas annuler l’inégalité de développement et l’organisation de type État-nation sur laquelle repose l’accumulation capitaliste. Alliances impérialistes et exacerbations brusques des contradictions inter- impérialistes constituent les deux aspects d’une même réalité, comme la continuation et les jeux d’alliances économiques changeant l’ont montré lors de la guerre inter-impérialiste en Ukraine encore en cours.

Sur cette base, l’Union Européenne est bien une création du capital financier pour la réalisation de ses objectifs de classe : chômage de masse aggravé dans la jeunesse, flexibilité du travail, précarisation des emplois, paupérisation de la jeunesse, ruine des petites exploitations agricoles, destruction organisée des systèmes d’éducation publique, telles sont les conséquences de la recherche du profit maximum par les monopoles de chaque pays d’Europe. La stratégie des monopoles européens est claire : casser les conquêtes politiques et sociales nées des luttes de classes et des résistances antifascistes, alors qu’existaient aussi une URSS au sommet de son prestige, un camp socialiste, un mouvement communiste international sur des bases révolutionnaires.

Rappeler le contenu de l’UE et sa forme, c’est rappeler qu’en tant que camarades vivant dans l’un des centres de l’impérialisme mondial mais aussi centre au sein de l’UE, nous donnons à nos salutations un caractère résolument anti-impérialiste, pour la solidarité et la coordination de la jeunesse populaire en France avec celles des autres pays membres.

En effet, l’impérialisme français tient une place particulièrement agressive au sein de l’UE, affectant la jeunesse populaire en France mais aussi par là le reste de la jeunesse en Europe. L’UJC pense nécessaire pour cette première participation au MECYO de placer notre principal adversaire, la bourgeoisie française, à l’intérieur de la structure historique de notre ennemi commun, l’Union européenne.

La perte de l’empire colonial français a été concomitante d’une profonde réorientation de la politique de l’impérialisme français, expliquant sa place contemporaine dans cette alliance. En 1950, la moitié de la population française vivait encore en zone rurale, dont une grande partie de la jeunesse.

La loi de centralisation et de concentration du capital était moins agissante que dans les autres États impérialistes. La prégnance de l’empire colonial favorisait les tendances usuraires au détriment des grands monopoles industriels. L’existence d’un fort contingent de petites et moyennes entreprises patrimoniales était la traduction des freins objectifs à la loi de concentration.

C’est donc au fur et à mesure d’une maturation et consolidation des monopoles Français que son rôle dans l’UE prend son sens, permettant d’accélérer la concentration du capital. Dans les années 70 fut par exemple inaugurée une « politique des créneaux » fondée sur le partage de l’Europe avec l’impérialisme allemand, la France liquidant ses industries traditionnelles (perte d’1,9 million d’emplois dans la métallurgie et la sidérurgie) pour miser sur l’aéronautique, le complexe militaro-industriel ou des secteurs à la rentabilité rapide comme les banques et assurances, l’industrie du luxe, le tourisme.

Si l’on prend en compte les 200 plus importants super monopoles mondiaux, les entreprises du complexe militaro-industriel, de l’agro-alimentaire, de l’énergie et du transport, voire de la pharmacie, se rajoutent. Souvent, ces monopoles français sont leader mondiaux dans leur domaine, précisément à l’aide du marché européen.

Les super monopoles français présentent une autre caractéristique : la majorité de leurs profits vont découler des investissements directs à l’étranger (IDE, exportation de capitaux), comme par exemple dans les plans de reconstruction en Ukraine. Cela souligne le caractère rapace, prédateur du capitalisme français, à l’avant-poste d’une UE guerrière et conquérante.

Le capitalisme de monopoles français a finalement un double caractère : spoliateur et rapace sur le plan international en étant aux avant-postes d’alliances impérialistes comme l’UE, mais dépendant, dans le cadre national, des capitaux américains, allemands, japonais et chinois.

Au sein de cette situation objective, le rôle politique de l’UJC d’être la stratégie du PCRF pour la reconstruction et la consolidation d’un Parti léniniste en France ne peut donc se réaliser sans la participation et l’apprentissage au sein d’événements comme la MECYO.

C’est par l’organisation de tels événements que les luttes multiformes dont fait preuve la jeunesse populaire en France pourra trouver expérience et enrichissement auprès de celles engagées dans le reste de l’Europe. Nous pensons aux mouvements des jeunes paysans-travailleurs en janvier dernier contre les traités européens favorisant des monopoles comme Lactalis précarisant les petites exploitations très importantes dans la jeunesse paysanne, les récentes occupations ouvrières s’opposant aux délocalisation et fermetures d’usines vers une force de travail à moindre coût en Pologne ou en Hongrie comme dans le cas de MA France, tout comme les conséquences continues sous le gouvernement Macron du processus de Bologne pour les étudiants. Ce sont autant de luttes communes à la jeunesse d’Europe dont les jeunes communistes de France doivent apprendre et s’enrichir pour la renforcer sous notre forme nationale.

Camarades, nous sommes certains que cette 18ème édition de la MECYO sera l’occasion de débats riches, de résultats positifs pour le mouvement de la jeunesse révolutionnaire en Europe, ainsi qu’un nouveau pas vers un anti-impérialisme coordonné et efficace, et félicitons une nouvelle fois le FGC pour la possibilité de cet événement.

Pour le socialisme-communisme, aux côtés de la jeunesse populaire en Europe, contre l’UE et ses plans de guerres et de misères, l’UJC salue une nouvelle fois les organisations présentes aujourd’hui !

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