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La classe ouvrière en tête ! - Parti Communiste Révolutionnaire de France

La classe ouvrière en tête !

La crise sanitaire a surgi et la classe ouvrière, longtemps oubliée, se retrouve projetée sur le devant de la scène comme le nez au milieu de la figure.

D’abord au regard de la contradiction principale entre un gouvernement qui annonce un confinement obligatoire et salutaire, et les ouvriers et employés qui continuent de se rendre au travail. Les industries aéronautique, militaire, navale, automobile, etc. sont poussées à produire…Tout le monde commence à comprendre que sur la question du maintien au travail de salariés dont la production n’est pas de première nécessité en la période, les capitalistes et le gouvernement, privilégient le profit et la guerre, et non la santé publique.

Et ces injustices de classe sont décuplées quand on rentre dans les ateliers, les entrepôts ou les bureaux ! Pour les salariés qui travaillent, ils le font le plus souvent en l’absence physique des contremaîtres ou des cadres dirigeants qui restent chez eux... Les travailleurs se retrouvent devant des situations de mises en danger épidémique et continuent d’être exploités. Dans cette entreprise de vêtements pour enfants à l’enseigne bien connue, le plus important est de faire partir rapidement les colis, sans masques, sans gel hydroalcoolique sans désinfection des chariots, la seule consigne des chefs d’emballage absents est d’attendre que le chariot élévateur sorte de l’allée pour y rentrer… Des témoignages nombreux remontent d’entreprises qui cachent à leurs salariés les cas de contamination ou qui n’ont cure de personnels ayant des proches fragiles ou en très bas âge. Les ventes doivent se faire coûte que coûte ! Chez Amazon France, les salariés se mobilisent contre des conditions de sécurité insuffisantes et mal appliquées, à Saran (Loiret), Lauwin-Planque (Nord), Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), à Montélimar (Drôme) … Dans les médias, le gouvernement a préconisé un temps de ne pas côtoyer plus de cinq personnes hors de son cercle familial... L’élu CGT de Saran renchérit : « Les consignes contre le coronavirus ne sont pas respectées sur le site : on manque de gel hydroalcoolique, les gens ne peuvent se tenir à un mètre les uns des autres quand ils badgent ou à la cantine, on nous demande de tenir des rampes en métal que tout le monde touche ». L’entreprise a conseillé le télétravail à tous ses salariés dont l’activité permet de rester chez soi. Ce qui est le cas des cadres ou des secrétaires, mais pas des nombreux travailleurs des entrepôts, chargés de la logistique des colis vendus en ligne. De plus, « Amazon joue avec notre santé en continuant d’intégrer des intérimaires dans un contexte où la promiscuité est à proscrire  », rétorque l’intersyndicale de Saran. A Lauwin-Planque, 300 employés temporaires ont été intégrés en trois jours. Et, au total, 3 000 personnes travaillent aujourd’hui sur le site, qui compte 1 743 employés à plein-temps. L’activité est inférieure au gros pic de Noël (jusqu’à 5 000 employés) mais supérieure à la moyenne (autour de 2 500), explique encore le délégué CGT. « La hausse de salaire temporaire de deux euros par heure, c’est comme un bonbon donné à un enfant pour qu’il reste sage  », critique encore l’élu. Pour faire pression sur la direction, plus d’une centaine d’employés ont exercé leur droit de retrait, estimant que le coronavirus les met en danger sur leur lieu de travail. « Mais la direction met la pression sur les employés, qui ont peur de perdre leur job s’ils demandent à exercer leur droit de retrait  », selon un élu SUD. Plusieurs employés dénoncent encore une injustice par rapport aux cadres qui télétravaillent : « Nous, simples petits ouvriers, avons juste le droit d’être confrontés à notre cher petit virus et de potentiellement le transmettre à nos proches et tout ça, avec le sourire », ironise le tract de Saran.

Dans le même temps, là où l’exploitation capitaliste suit son cours pour certains, intérimaires, CDD et autres se retrouvent non pas confinés, mais purement et simplement renvoyés, licenciés, non-reconduits, sans autre motif que la cessation de l’activité. Tandis que la loi de la concurrence et de l’anarchie de la production, loi économique du capitalisme, ne peut pas s’arrêter, des petits propriétaires sont ruinés, des entreprises, des sous-traitants ferment, d’autres gagnent des parts de marché.

Autre secteur qui continue à profiter et augmente ses marges, c’est celui de la grande distribution, que ce soit dans les Drive ou les magasins, les salariés y sont mis en danger. Les collègues syndiqués reçoivent des appels d’hôtesses de caisse paniquées. Certaines demandent si elles peuvent exercer leur droit de retrait, en raison des risques encourus et la direction de Carrefour par exemple a fait savoir qu’elle contesterait systématiquement, d’où des employées qui ont peur des représailles. Partout, des travailleurs se mobilisent contre des conditions de sécurité jugées insuffisantes et mal appliquées par l’organisation capitaliste. Malgré la campagne pour une soi-disante « Union sacrée » contre la maladie, certains appellent à la grève, d’autres veulent exercer leur droit de retrait face à la réalité de l’épidémie. « Quand on trie le courrier, qu’on doit faire un avis de réception, on ne peut pas respecter des distances de sécurité  », explique un postier. Et les postiers comme les facteurs travaillent sans matériel de protection, ni gel hydroalcoolique, ni masque, rien. Pourtant, qu’ils distribuent le courrier ou qu’ils soient au guichet, ils sont en contact avec le public. Dans les Hauts de Seine par exemple, jusqu’à un tiers des postiers et facteurs avaient exercé leur droit de retrait. Les usagers se sont retrouvés concentrés sur quelques-uns des sites restés ouverts à l’accueil, les files d’attente se sont allongées, tout comme se sont accrues les possibilités de transmission du virus sans que la direction de la poste en tire plus de conséquences.

Par ailleurs, dans le secteur financier de la Poste comme dans le secteur bancaire en général, les dirigeants ou les chefs d’agence profitent cyniquement de la situation, et demandent de développer les ventes de conventions obsèques… ou de proposer aux clients des actions boursières, puisque le CAC 40 s’est effondré ; autant d’activités inutiles en ce moment....

Chronopost est aussi un exemple de la continuité de l’activité à tout prix pour les profits, et un exemple de ce à quoi sont confrontés les ouvriers des entrepôts. Sur Montpellier, les travailleurs et les sous-traitants du transporteur manifestent devant les grilles. Un seul lavabo dans tout l’entrepôt et sans savon pour les mains ! Aucune organisation du travail et aucun matériel sécurisant la manutention et l’infection des colis alors que plusieurs salariés sont suspectés Covid 19 ! Comme partout, des ouvriers et employés livrés à eux-mêmes, devant prendre l’organisation du travail à leur compte contre l’incurie des contremaîtres, chefs de service ou dirigeants.
Preuve s’il en est que les prolétaires n’ont pas besoin des capitalistes et de leurs commis pour produire.

À l’heure où chacun doit rester chez soi pour une durée indéterminée, nous ne pouvons pas oublier que la classe ouvrière, notamment privée d’emploi ou précarisée, est mal logée et plus exposée à des problèmes de santé. Les effets du mal-logement sont démultipliés en période de confinement. Pour les familles qui vivent en situation de surpeuplement ou en habitat indigne, rester des semaines enfermées est lourd de conséquences. Le surpeuplement a des effets avérés sur le développement des petits enfants et sur la réussite scolaire des plus grands. Dans l’habitat insalubre, le manque d’aération et l’humidité entraînent des maladies respiratoires. Les risques domestiques, déjà nombreux dans ces logements, sont eux aussi amenés à se démultiplier. Le mal-logement prolongé met aussi à rude épreuve l’équilibre psychologique des habitants. Et ce n’est pas la condescendance de classe d’un Macron qui prône d’en profiter pour « lire et prendre du recul, réfléchir » qui apportera des solutions immédiates !

Les monopoles jouent sur tous les tableaux pour maintenir ou augmenter leurs bénéfices. Dans les entreprises où le chiffre d’affaires augmente fortement en raison de la pandémie du Coronavirus, comme dans les supermarchés, ils forcent les travailleurs à intensifier leur travail, à se voir refuser des congés et des jours de repos. Dans les entreprises où le chiffre d’affaires a baissé du fait de la pandémie, les licenciements sont prononcés, les contrats précaires terminés, les horaires de travail flexibles généralisés et les travailleurs contraints à des congés obligatoires. Des entreprises ont annoncé des reports d’augmentations salariales collectives et individuelles pourtant déjà actées sur les résultats 2019, d’autres restreignent les droits et libertés syndicales.

Dans la compétition internationale capitaliste, aucun monopole ne peut renoncer à ses positions. Car si on travaille en France, c’est parce qu’on travaille dans d’autres pays ! Et comme on dit couramment, les impérialistes n’ont jamais fait cas des pertes de vies humaines dans leurs guerres, ils n’en feront pas plus face à une pandémie. Pire, ils prennent déjà prétexte de la pandémie pour expliquer un nouveau rebond de la crise du capitalisme… qu’ils vont devoir faire payer au peuple-travailleur. Aux Pays-Bas et aux États-Unis par exemple, des fonds de pension de retraite capitalisés, imposés aux travailleurs, ont prévu des baisses importantes des montants versés...

Enfin les monopoles renforcent la subordination des États : en France, Philippe fait passer une loi sur « l’état d’urgence sanitaire » avec, à travers 25 ordonnances, des mesures anti-travailleurs sur les congés, le temps de travail, le repos, les rémunérations. « On ne va pas arrêter la France, notre pays est solide, la vie ne s’arrêtera pas  », assurait encore le 5 mars 2020 Sibeth Ndiaye sur LCI. Macron a annoncé 45 milliards immédiatement pour les entreprises et 300 milliards en tout, la BCE (la banque centrale européenne) 750 Milliards. L’ensemble n’empêche pas les monopoles de spéculer dramatiquement sur les prix de produits de premières nécessités ni sur l’organisation de nouveaux trafics. L’enjeu de classe qui se profile dès aujourd’hui est, qui va payer ? Les monopoles capitalistes et la grande bourgeoisie ou le peuple-travailleur et la classe ouvrière ? Un front de lutte doit se préparer à aller piocher dans les caisses de guerre des grandes entreprises et des oligarchies financières, les trésoreries des monopoles comme celles bien remplies des caisses d’intempéries des géants du BTP par exemple !

Sur la gestion de la crise du Covid 19 et des hôpitaux, des scandales politiques, sanitaires et financiers ne vont sans doute pas manquer de se révéler ; l’ensemble doit nous aider à la préparation d’une contre-offensive générale. Une fois de plus, la classe ouvrière est sur le devant de la scène malgré l’idéologie dominante qui pérore sur sa disparition. Les ouvriers de la logistique, de l’agroalimentaire, de l’énergie, des industries chimiques (pharmaceutiques...), des transports, de la métallurgie, du bâtiment, du nettoyage, des égouts et du traitement des déchets, les ouvriers agricoles, ceux qui fabriquent les masques, le matériel médical, … la classe ouvrière montre qu’elle est la classe qui produit les biens matériels et sociaux indispensables à la société.

Le capitalisme confère au processus de production un caractère qui mine par là-même sa propre base, car la propriété des moyens de production demeure une propriété privée, capitaliste, incompatible avec le caractère social du processus de production ! Cela signifie que les rapports de production capitalistes ne correspondent plus à l’état des forces productives de la société et sont entrés en contradiction insoluble avec elles, provoquant toutes les crises. Cela signifie que le capitalisme est gros d’une révolution, appelée à remplacer l’actuelle propriété capitaliste des moyens de production (et d’échanges) par la propriété socialiste, sociale de tous les travailleurs. Cela signifie qu’une lutte de classes des plus aiguës entre exploiteurs et exploités est le caractère essentiel du capitalisme-impérialisme, et que la classe ouvrière doit jouer son rôle historique dirigeant sur la scène de l’humanité et la libérer définitivement de ses chaines. Pour mener cette lutte politique, les éléments les plus avancés de la classe ouvrière et du prolétariat doivent rejoindre notre Parti Communiste Révolutionnaire de France.

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