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Les 80 ans depuis la grande victoire antifasciste des peuples : conclusions et signification aujourd’hui - Parti Communiste Révolutionnaire de France

Les 80 ans depuis la grande victoire antifasciste des peuples : conclusions et signification aujourd’hui

L’Action Communiste Européenne (ACE), dont notre Parti est seul membre pour la France, a organisé une conférence, le 9 mai 2025, à l’occasion des 80 de la grande victoire antifasciste de 1945. Vous pouvez retrouver notre déclaration ci-dessous (veuillez cliquer sur la vignette) et en texte brut juste après, ainsi que la déclaration commune des Partis de l’Action Communiste Européenne (ACE) (en cliquant sur la vignette juste après), et en texte brut juste après :

Chères et chers Camarades,

Nous voudrions commencer par remercier nos camarades du Parti Communiste de Grèce et du Parti Communiste de Turquie pour cet événement important, ainsi que profiter de cet événement pour réitérer notre soutien au Parti Communiste de Turquie face à la répression d’Etat continuant encore à ce jour. Aujourd’hui, alors que nous commémorons la victoire de l’Armée rouge et des partisans communistes, la crise de l’impérialisme mondial s’accentue dans chacun de nos pays. Cet événement est donc, comme en mai 2024 lors de la conférence portant sur la lutte contemporaine des communistes contre le fascisme, l’occasion de développer notre coordination idéologique, politique, et pratique à partir de notre histoire.

L’anniversaire des 80 ans de la victoire de l’URSS sur le fascisme nous rappelle qu’aucune victoire militaire n’aurait été possible sans la construction du socialisme, sans la clarté politique et idéologique de l’Etat socialiste et de son armée. Les forces bourgeoises fascistes avaient elles aussi la conscience du contenu politique de classe de cette guerre.

En effet, dans une Europe où les monopoles italiens et espagnols firent le choix de dépasser la démocratie parlementaire bourgeoise pour une dictature ouverte du Capital, l’Allemagne nazie fut le catalyseur des contradictions inter-impérialistes nées après la première guerre mondiale impérialiste. A ces contradictions, s’ajouta, pour les différents monopoles des pays européens, la menace que représentait la voie socialiste- communiste en URSS, ainsi que l’espoir qu’elle incarnait pour le mouvement ouvrier d’Europe. Les forces fascistes ne s’y trompaient pas en planifiant de s’emparer de Moscou, ne le réduisant pas à un seul objectif militaire mais aussi politique. Il s’agissait d’anéantir le premier Etat engagé dans la construction du socialisme vers le communisme, l’anéantissement du premier État ouvrier et paysan du monde. Le contenu de classe de la seconde guerre mondiale n’est ni le fait de partis d’extrême-droite, ni la montée du totalitarisme, tels que le promeut l’UE et les bourgeoisies membres du cartel impérialiste. Il s’agit d’une guerre acharnée de l’impérialisme contre le socialisme, une guerre d’anéantissement du capital contre la classe ouvrière libre.

Seuls les développements matériels mais aussi le haut niveau de conscience du peuple soviétique permirent de vaincre dans une telle guerre. Ce sont les plans quinquennaux centralisés qui ont transformé en une vingtaine d’années un pays arriéré sur le plan industriel, anarchique quant à l’agriculture, en une puissance capable de mener à bien la plus grande contre-offensive de l’histoire militaire. Le secrétaire général du PC(b)US, Staline, définissait ainsi les objectifs de l’URSS, début 1939 :

- 1. Consolider la paix
- 2. Promouvoir des relations pacifiques avec tous les États voisins
- 3. Soutenir les peuples victimes d’agressions, défendre l’indépendance nationale des États menacés
- 4. Consolider et développer l’Armée Rouge des Ouvriers et Paysans, être prêts à riposter à tout agresseur.

Dès 1941 l’industrie soviétique dépasse l’industrie allemande. Ainsi, en 1941, le fascisme allemand lance toutes ses forces contre l’URSS, mais connaît sa première défaite à Moscou et fait face à un échec majeur de sa tactique offensive de Blitzkrieg, jusqu’ici efficace en France et en Pologne avec la collaboration active des secteurs fascistes de chaque monopole national.

Après cette première défaite, entre 1941 et 1942, la contre-offensive bolchévique devient le tournant décisif de la guerre, la bataille de Stalingrad devient le symbole de la fin de l’invincibilité nazie. Dernier acte de la campagne rouge, lorsqu’en 1945, les troupes soviétiques, hommes et femmes, entrent vainqueurs à Berlin, arborant le drapeau rouge au sommet du Reichstag. Aujourd’hui, alors que les plans d’économie de guerre s’accélèrent à l’échelle de l’Union Européenne, il est crucial de rappeler que la victoire et l’exploit des troupes soviétiques n’est ni le résultat de la chance, ni celui du froid de l’hiver, ni celui de la seule intelligence militaire, mais le produit de la construction matérielle du socialisme à l’échelle de plusieurs nations. L’industrialisation rapide et la priorité donnée à l’industrie lourde, l’ingénierie, la science, la production incessante et l’effort de guerre se comprennent par l’éducation au socialisme, par sa défense dans les masses et par les efforts continus pour le développer, comme stade immature du communisme.

La construction du socialisme ininterrompue, même durant la guerre, fut effectivement un acteur politique déterminant dans la victoire de l’Armée rouge comme du peuple soviétique tout du long de l’effort de guerre. C’est le pouvoir politique ouvrier et paysan de l’Etat socialiste qui permit cette victoire, au-delà des réalisations matérielles du point de vue économique. Sans un tel Etat, aucune tâche de défense contre les manœuvres et plans de déstabilisation intérieure n’aurait pu être assurée avant, pendant, et après la guerre. Sans un tel Etat, les tâches éducatives fondamentales et permanentes dans l’Armée rouge n’auraient pas pu lui donner le caractère politique ayant permis l’édification des démocraties populaires et le haut niveau de conscience du contenu de la guerre. Sans un tel Etat, l’URSS n’aurait pas pu être cette base arrière du mouvement des partisans communistes à travers l’Europe, un internationalisme politique et militaire que seule la construction continue du socialisme rend possible. Les capacités militaires de l’URSS et du mouvement communiste sont indissociables de son pouvoir politique, rendant fondamentalement différente la guerre inter-impérialiste en Ukraine de la victoire de l’URSS, contrairement à ce que tentent de promouvoir les opportunistes dans le mouvement ouvrier, comme lors de la prétendue « conférence internationale antifasciste » ayant eu lieu à Moscou en avril dernier.

C’est également pour cette raison que l’URSS sut user de la victoire antifasciste afin d’étendre et de renforcer le camp de la construction du socialisme après 1945, là où les partisans et leur parti, comme dans notre pays, la France, ne purent pas lier tactique et stratégie militaire avec une stratégie politique révolutionnaire.

Commémorer les 80 ans de la victoire de l’URSS et des partisans sur le fascisme, c’est donc aussi se rappeler l’importance d’une formation subjective intense dans le rapport à la lutte sous toutes ses formes. Sur le plan moral, la société socialiste permit effectivement de susciter un héroïsme sans pareil au monde, pour une cause commune mais aussi internationale. La victoire soviétique fut aussi l’expression pratique de la volonté des différentes nationalités de l’URSS de continuer à vivre en commun, dans l’égalité des droits sur les bases de l’internationalisme prolétarien et du système socialiste. Ce fut un baptême du feu concluant.

Enfin, à Stalingrad comme après, à Koursk, à Berlin, le Parti communiste bolchevik de l’URSS joua son rôle dirigeant. Ce sont les dirigeants et militants du Parti qui assurèrent les tâches militaires et sur le front. Cette direction du front gigantesque et de l’Armée par le Parti communiste se traduisit par de lourdes pertes. 6 millions de membres du Parti communiste y tombèrent sur les champs de bataille. Les commissaires politiques étaient les premiers à tomber. Le Parti communiste, en URSS comme dans les résistances nationales, à partir de son rôle d’avant-garde dans la classe ouvrière, devint le ciment de l’ensemble des forces démocratiques et antifascistes.

La victoire militaire de l’URSS fut donc aussi une victoire politique, celle de la supériorité du socialisme sur les plans moraux comme matériels. Aujourd’hui, le PCRF défend le contenu de classe de la grande guerre patriotique contre toutes les déformations et propagande bourgeoises. Notre parti, pour les 80 ans de la victoire, a demandé à toutes nos fédérations et sections d’organiser en 2025 une conférence sur ce thème afin de combattre les mensonges des monopoles et de leurs alliances sur la réelle nature de la guerre et de cette victoire. En juin par exemple, un événement public parisien est prévu, rassemblant les membres de notre jeune parti et de sa jeunesse, afin d’enrichir nos récents développements quantitatifs par une commémoration combative, pour le futur, pour le socialisme.

Vive la victoire de l’URSS et de la résistance, l’URSS et la résistance antifasciste ont sauvé l’humanité, vive le socialisme-communisme !

Déclaration commune des partis de l’Action Communiste Européenne (ACE) : 80 ans depuis la victoire antifasciste des peuples ! Le 9 mai est un appel à la lutte, à la résistance et à la victoire !

Le 9 mai 1945 marque les 80 ans de la grande victoire antifasciste, lorsque l’Allemagne nazie a capitulé et que les peuples du monde, avec le rôle décisif de l’Armée rouge et de l’Union soviétique sous la direction du PCBUS en tant qu’organisateur et inspirateur de cette lutte, ont mis le fascisme à genoux dans toute l’Europe. Il ne s’agissait pas simplement d’une victoire militaire. C’était le triomphe de la classe ouvrière, des communistes et des partisans, des gens ordinaires qui, par une lutte organisée, ont résisté à l’expression la plus violente du capitalisme.

L’Union soviétique a joué un rôle central et décisif dans la défaite du fascisme. Soutenue par les immenses sacrifices des ouvriers, des paysans et des soldats, l’Armée rouge a brisé la machine de guerre fasciste. Plus de 27 millions de Soviétiques ont perdu la vie, dont des millions au combat. Il ne s’agissait pas d’une campagne de conquête, mais d’une libération par la lutte des classes, menée contre un système de terreur organisée soutenu par le capital monopolistique.

Le fascisme n’est pas apparu par accident. Il est né d’une contradiction profonde : la nécessité pour le capitalisme de conserver le pouvoir face à la révolte croissante de la classe ouvrière. Après la Révolution d’Octobre, les capitalistes de toute l’Europe ont craint l’expansion du socialisme. En réponse, ils ont financé et renforcé les forces fascistes dans le monde entier pour écraser les syndicats, mettre les communistes hors- la-loi et supprimer toutes les formes de résistance de la classe ouvrière. Le fascisme n’était pas une rupture avec le capitalisme, c’était le capitalisme dépouillé de son masque libéral, se défendant par la force brute.

Dans toute l’Europe occupée et dans d’autres régions contrôlées par l’Axe, la classe ouvrière a organisé des réseaux clandestins, des luttes armées, des soulèvements et des mobilisations de masse. Leur lutte était internationaliste et anti-impérialiste. Pourtant, les puissances impérialistes, dont beaucoup ont d’abord apaisé le fascisme ou collaboré avec lui, ont depuis tenté d’effacer cet héritage. Le bilan historique est clair : sans l’Union soviétique et le mouvement communiste international, le fascisme n’aurait pas été vaincu.

La fin de la guerre n’a apporté qu’une illusion de paix et de justice, masquant la poursuite de la violence, de l’exploitation et de l’inégalité. Alors que les armées fascistes étaient vaincues, la classe capitaliste dirigeante s’est rapidement regroupée. Elle est passée d’un fascisme ouvert à des formes transformées de domination impérialiste. Les nazis ont été directement intégrés à l’OTAN et aux services de renseignement, notamment par le biais de l’opération Paperclip, qui a transféré des scientifiques nazis dans les programmes militaires et spatiaux américains, et de Gladio, le réseau paramilitaire secret de l’OTAN qui a armé et protégé des groupes fascistes dans toute l’Europe, afin de réprimer les mouvements communistes et ouvriers dans le monde entier. Les mouvements anticoloniaux, du Vietnam à l’Algérie, ont rencontré la force brutale des puissances mêmes qui prétendaient défendre la liberté.

Cette offensive impérialiste d’après-guerre n’était pas un accident historique. Elle a révélé les intérêts de classe permanents du capital : restaurer son contrôle, supprimer la révolution et maintenir la domination mondiale. Aujourd’hui, ces mêmes forces de classe poursuivent leur offensive, non seulement par la guerre et l’exploitation, mais aussi par la falsification de l’histoire.

Le 9 mai a été cyniquement rebaptisé « Journée de l’Europe » par l’UE dans une tentative de couper l’événement de ses racines révolutionnaires et ouvrières. Une campagne coordonnée de révisionnisme historique est en cours, qui assimile de manière non historique le fascisme au communisme, efface l’Armée rouge, et présente l’OTAN et l’UE comme les héritiers des valeurs antifascistes. Il ne s’agit pas d’une commémoration, mais d’une guerre idéologique visant à désarmer les générations futures.

Dans le même temps, nous voyons les forces réactionnaires d’origine fasciste se renforcer dans toute l’Europe. Il ne s’agit pas d’une menace spontanée, mais d’un outil de la classe dirigeante. En temps de crise, la bourgeoisie encourage les forces réactionnaires pour contrôler la résistance populaire. Les migrants sont désignés comme boucs émissaires. Des lois anticommunistes sont adoptées. La solidarité avec la Palestine est criminalisée. Les mêmes forces qui ont donné du pouvoir au fascisme se livrent aujourd’hui à la répression et à la violence anticommuniste sous de nouvelles formes.

Quatre-vingts ans plus tard, la leçon du 9 mai ne se limite pas au passé. Les contradictions qui ont donné naissance au fascisme, au capitalisme en crise, à la répression de la révolution, à la guerre impérialiste, persistent aujourd’hui. La lutte contre le fascisme doit donc s’enraciner dans la lutte contre le système qui l’engendre. L’antifascisme qui ne remet pas en cause le capitalisme est coopté par le système. Le véritable antifascisme est basé sur la classe, internationaliste, et lutte contre le capitalisme, pour le pouvoir de la classe ouvrière, le socialisme et le communisme.

Cela n’est nulle part plus clair que dans la guerre en Ukraine. Il s’agit d’un conflit entre des blocs impérialistes qui se disputent la domination, le contrôle des marchés et des ressources naturelles. L’OTAN, l’UE et les États-Unis arment un régime capitaliste en Ukraine tout en glorifiant des formations néonazies comme le Bataillon Azov. Pendant ce temps, l’État capitaliste russe s’approprie et utilise de manière sélective les symboles de l’Union soviétique pour masquer ses propres ambitions impérialistes, tout en réprimant les revendications anti-guerre et en usurpant le sentiment pro-soviétique qui est encore populaire dans la conscience de masse de la Fédération de Russie et d’autres républiques post-soviétiques.

Les deux camps instrumentalisent l’histoire pour justifier l’agression. Tous deux représentent les intérêts du capital. La classe ouvrière ne gagne rien à cette guerre. La seule position de principe est de s’opposer à tous les camps impérialistes et de construire le pouvoir indépendant des travailleurs, la lutte politique indépendante pour le renversement du pouvoir du capital.
Pour vraiment comprendre le 9 mai, nous devons examiner la lutte des classes et les conditions matérielles qui l’ont façonnée. Cela nous montre que les forces qui ont donné naissance au fascisme et participé à la guerre défendent encore aujourd’hui les intérêts des monopoles. La victoire antifasciste de 1945 n’a pas été remportée par la neutralité ou les appels parlementaires, mais par la lutte révolutionnaire, forgée dans les tranchées, les usines et les fronts de partisans. Aujourd’hui, alors que l’UE se militarise, que les politiques migratoires réactionnaires se durcissent et que la résistance est criminalisée, les mêmes outils de domination de classe sont aiguisés. Un véritable mouvement anti-impérialiste et anti-guerre doit être construit, non pas basé sur des appels moralistes, mais ancré dans la réalité matérielle. La paix ne peut exister sous l’impérialisme. Le désarmement ne peut venir de l’OTAN. La justice ne peut émerger d’un système fondé sur l’exploitation. Seul un mouvement enraciné dans les besoins et le pouvoir de la classe ouvrière, enraciné dans les principes communistes et l’organisation de la classe ouvrière, peut affronter la vérité et lutter pour une véritable libération.

Le fascisme n’est pas une exception historique, c’est le capitalisme en décomposition, qui se tourne vers la terreur pour se préserver. Pour le vaincre à nouveau, nous devons vaincre le système qui le nourrit. Cela signifie construire un pouvoir de classe à travers l’organisation collective des travailleurs, des jeunes, des migrants et de tous les peuples opprimés en un front uni contre l’impérialisme, contre la guerre et l’exploitation. Cela signifie qu’il faut renforcer les partis communistes qui représentent véritablement les intérêts de la classe ouvrière et qui mènent la lutte contre l’impérialisme et l’exploitation.
Le 9 mai doit être récupéré, non pas comme une vague célébration de la « paix », mais comme un jour de clarté politique et de mémoire collective. Nous devons enseigner sa vérité, honorer ses camarades tombés au combat et tirer les leçons de ses contradictions. L’histoire n’est pas neutre, elle est façonnée par la lutte des classes. Les mêmes forces qui déforment le passé aujourd’hui le font pour façonner l’avenir dans leur intérêt. Nous ne devons pas permettre cela.

Alors que les puissances impérialistes se préparent à de nouvelles guerres et que le capital renforce son emprise sur tous les aspects de la vie, notre tâche est urgente. Les conditions qui ont donné naissance au fascisme réapparaissent, parce que le système qui les a produites n’a jamais été démantelé. Mais les peuples aussi se battent. Les contradictions du capitalisme s’aiguisent. De nouvelles générations entrent dans la lutte. Commémorons par l’action. Souvenons-nous en nous organisant.

Que le 9 mai ne soit pas seulement un jour de commémoration, mais un appel à la lutte, à la résistance et à la victoire !

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