
Lutte des salariés de l’usine Siniat de Mazan contre la vie chère et pour la hausse des salaires
Cette période estivale post-covid-19 revêt un caractère inédit par la multiplication des luttes des travailleurs et leurs renforcements. Depuis le 26 juillet au matin, les salariés de l’usine Etex Building Performance, filiale du groupe Siniat, à Mazan, dans le Vaucluse (84), sont en grève illimité. « Face à l’attitude méprisante de la direction de Siniat Mazan, notre colère est très grande. Tant que nous n’aurons pas de réponse à nos revendications […], nous ne bougerons pas. L’usine est totalement bloquée. » Quelles sont leurs revendications ? « une AG minimale de 5% sur les salaires de base OETAM avec un talon minimum de 100 € », « un arrêt immédiat des discriminations suite à l’affiliation syndicale et de poste », « l’arrêt des enveloppes pour des jeux […] au lieu de [le] mettre cet argent sur l’entretien des outils de travail et bâtiment », et la « remise au centre la sécurité des salariés plutôt que la production. » Si la direction a proposé, le 1er août dernier, à la CGT du site, la reprise immédiate du travail avec promesse d’ouverture de négociations le 2 septembre, elle a recours illégalement à des intérimaires, en parallèle, pour venir remplacer les travailleurs en grève. Cette lutte traduit les revendications posées aujourd’hui par les travailleurs et leurs organisations.
Il y a notamment la question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des prix, principalement ceux des biens de première nécessité, alors que les salaires n’augmentent pas. Face aux revendications d’augmentation générale des salaires, la première ministre Elisabeth Borne a déclaré vouloir laisser faire le patronat, et privilégier le versement de primes plutôt que des augmentations de salaire. D’ailleurs le projet de loi pouvoir d’achat, qui a été adopté le 3 août dernier, prévoit le triplement de la « prime de pouvoir d’achat » (ou « prime Macron ») qui sera renouvelé pour un maximum de 3000 euros à 6000 euros si accord d’intéressement, pour les salariés en entreprises payés en dessous de 3 smics. Même si ça représente de l’argent supplémentaire, c’est un piège car, outre le fait que c’est au bon vouloir de l’employeur et que c’est lui qui décide du montant de la prime, elle « ne rentre pas dans les salaires de base et n’alimentera pas le système social », comme le dit le communiqué du syndicat CGT du site Etex de Mazan. Le montant peut ne pas être suffisant car « elle couvrira à peine la facture sur les fournitures scolaires pour l’ouverture au droit à l’éducation de nos enfants. » À partir de là, beaucoup de choses sont à dire.
Le problème, c’est le capitalisme-impérialisme. Ce mode de production est fondé sur la propriété privée des moyens de production et d’échanges entre les mains d’une minorité d’exploiteurs, l’accroissement infini des profits dans un environnement toujours plus concurrentiel, et une exploitation encore plus aiguë. La société Etex Building Performance en est un parfait exemple, car selon le communiqué CGT : « ETEX Building Performance [a connu] une évolution de chiffre d’affaires à 2,1 milliards d’euros sur 2021 en progression de 20,6 % » et « la société se porte à merveille et encore plus avec le rachat de l’entité URSA (leader européen du polystyrène et laine de verre). » De plus, l’entreprise envisage « un transfert du CSP [centre de services partagés] finance en Lituanie pour faire baisser encore plus les coûts fixes. » Etant également dans une crise générale et systémique qui s’intensifie, le capitalisme-impérialisme est toujours plus responsable dans l’accentuation du dérèglement climatique, du danger d’escalades militaires impérialistes, et de la survenue d’épidémies. Autant d’éléments qui sont aussi responsables de l’augmentation des prix. Pour protéger voire accentuer l’accroissement des profits et contrecarrer ces effets indésirables, la politique de classe des monopoles est continuellement plus réactionnaire, antisociale et répressive.
Néanmoins, une politique alternative et répondant aux besoins de tous les travailleurs et de leurs familles, est possible. Elle ne peut s’imposer que par la lutte victorieuse de tous les travailleurs de la société, sur des bases combatives et de classe, dans un large front uni de toutes les victimes du capitalisme. Celle des salariés de l’usine Etex de Mazan en montre d’ailleurs l’exemple car, dans son communiqué, le syndicat CGT du site Etex de Mazan rappelle que « tous les salariés peuvent rejoindre le mouvement [ :] TAM, cadre, employé [ou] ouvrier », que « nous sommes tous des numéros et [que] l’inflation touche tout le monde. » Pour concrétiser cette politique alternative, la lutte devra aussi aboutir aussi au renversement révolutionnaire du capitalisme-impérialisme afin d’édifier le Socialisme-Communisme. Ce mode de production est fondé sur la propriété collective de tous les moyens de production et d’échange entre les mains de tous les travailleurs de la société, sur l’exercice du pouvoir politique par ces derniers grâce à leur appareil d’état édifié sur les ruines de celui de la bourgeoisie monopoliste, et sur une planification centralisée et démocratique de la production pour répondre aux besoins des populations et des territoires. Sous le Socialisme-Communisme, chacun recevra selon son travail puis chacun travaillera selon ses capacités et recevra selon ses besoins.
Tout en apportant son soutien inconditionnel et fraternel à cette lutte, le Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF) appelle, si ce n’est pas déjà fait, à la création d’un collectif de lutte en lien avec les salariés de l’usine avec la population locale et les autres syndicats et associations ouvrières, pour construire un front de classe pour l’augmentation des salaires, de meilleures conditions de travail et de vie, ainsi que des embauches massives. Seul notre parti pose la question de la propriété privée des moyens de production et d’échange afin que la classe ouvrière se conscientise et la remette en question, ainsi que celle du rôle de l’État bourgeois, qui est au service du patronat et nullement neutre. Pour ce faire, notre Parti a engagé des campagnes « Accusons le capitalisme » dont celle contre la vie chère. La lutte des travailleurs de l’usine Etex de Mazan est aussi notre lutte, leur victoire est aussi la nôtre.
Le site de campagne contre la vie chère à consulter ici.
La pétition en ligne contre la vie chère à signer ici.