
Message de soutien fraternel aux salariées et employés de Lidl !
Le Parti Communiste Révolutionnaire de France apporte tout son soutien fraternel et de classe aux salariées et employés de Lidl, en lutte revendicative pour l’augmentation générale des salaires et les conditions de travail.
À l’appel de 5 syndicats sur 6, les salarié-e-s de Lidl ont appelé à « une grève illimitée » à partir du 7 février 2025 pour revendiquer la revalorisation des salaires et l’amélioration des conditions de travail. Ils s’opposent aussi à la généralisation de l’ouverture des magasins le dimanche envisagée par la direction. Cette grève fait suite à l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO). La CGT revendiquait « 100 € nets mensuels », la CFDT « a demandé 2% d’augmentation » selon Chantal Raffy, déléguée CFDT Lidl, alors que la direction ne proposait que 1,20%. « Actuellement, on est à 1600 € par mois. Avec ce que nous proposerait la direction, on serait à 1630/1635 €, ce qui est totalement insuffisant en fonction de notre travail » selon Sylvain, équipier polyvalent et représentant CGT chez Lidl. Les conditions de travail sont aussi au cœur des revendications. Dans un avis du 10 décembre 2020 et constatant que « depuis 2022, l’effectif a diminué en magasins avec la perte de plus de 2200 salariés alors que le parc de supermarchés a continué de progresser », les 5 syndicats de chez Lidl à l’initiative de la grève déplorent « un report de la charge de travail sur ceux qui restent, détériorant d’avantage leurs conditions de travail[, ] également présent dans le cadre de l’absentéisme subi. » Et donc, « Ainsi, avec un volume de salariés et un nombre d’heures travaillées en recul, les salariés ne peuvent réaliser l’ensemble des process qu’on leur impose sans détériorer la qualité de service client. », « les conditions de travail dégradées », « notamment port de charges, hauteur de préparation palette et fréquence de prise de colis », « se traduisent par des indicateurs d’accidentologie plus élevés […]. » Les 5 syndicats concluent que « Lidl persiste dans des solutions et process visant uniquement à augmenter la performance, tout en dégradant les conditions de travail des salariés et accentuant le mal être de ceux-ci. » Selon Rodolphe Gourdet, directeur de magasin Lidl dans l’Hérault et représentant FO, « on a près de 30% d’arrêt maladie, il y a quelque chose qui se passe chez Lidl. » Anne Clausse, équipière polyvalente, explique « quand j’arrive à six heures du matin, je fais la mise en place au rayon viandes-volailles, je m’occupe de la caisse, je sors la poubelle, j’ouvre le magasin, et je reste en caisse jusqu’à la fin de mon service. » Les salariés de Lidl ont organisé la lutte dès le premier jour : appel des 5 syndicats grévistes aux salariés de tous les magasins Lidl des Bouches-du-Rhône à se rassembler devant la plate-forme logistique de l’enseigne à Rousset, à se rassembler d’environ 140 salariés devant celle de Montoy-Flanville en Moselle, rassemblement d’une soixantaine de salariés devant la direction régionale de Lidl dans l’Hérault, etc. Entre 4000 et 5000 salariés se sont mobilisés, et 80 magasins ont été temporairement fermés sur les 1600 que compte Lidl en France. « La mobilisation a été bien au-delà de nos espérances » selon Arnaud Marchat, délégué syndical central CFTC. L’UNSA, syndicat majoritaire chez Lidl, a indiqué vouloir privilégier « pour le moment le dialogue à la grève » dans un communiqué transmis à l’AFP. Saluant un « mouvement d’ampleur inédite », les 5 syndicats grévistes ont cependant décidé de suspendre la grève, car « une réunion […] est programmée le vendredi 14 février. » L’UNSA, saluant « le retour des autres organisations syndicales à la table des négociations », dit que cette réunion était « déjà planifiée en amont. »
Cette lutte s’inscrit un contexte de crise générale dans les enseignes de la distribution où la consommation est restée globalement morose dans les rayons alimentaires en 2024, hors E.Leclerc, qui détenait 24,2% des parts de marché fin 2024 soit 1,7 point de parts de marché gagné en 2 ans, ou Intermarché. Outre les restructurations de Casino suite à son endettement insoutenable, Auchan qui a vu ses parts de marché reculer a annoncé, en novembre, un plan social (sic) prévoyant la suppression de 2389 emplois en France, ainsi que la fermeture de 10 magasins et de 3 hypermarchés. Carrefour, prévoit de passer 39 magasins, soit 15 hypermarchés et 24 supermarchés Carrefour, représentant plus de 1000 salariés, en location-gérance. Lidl représente 7,9% des parts de marché en 2024.
L’argent pour les salaires et les conditions de travail doit être pris des coffres-forts des capitalistes !
Les attaques sur les salaires et les conditions de travail découlent du mode de production capitaliste, fondé sur la propriété privée des moyens de production et d’échanges entre les mains de la bourgeoisie, et la loi du profit maximum, le plus vite possible et par l’exploitation (sur-travail) du travail salarié. En 2024, le C.A de Lidl a progressé de 9,4% pour s’établir à 125,5 milliards d’€, tandis que le C.A de la maison mère Schwarz s’établit à 167,2 milliards d’€. Lidl a largement les moyens de satisfaire les revendications des femmes et des hommes de l’enseigne. Relevant des conditions de travail nous avions dénoncé la politique de LIDL à Nantes (voir IC 179) sur le « management toxique » et le « modèle social à l’allemande ». Cette enseigne dépensait quelques 400 millions € de publicité en France, pour se donner une image de virginité sociale. Nous avions apporté notre soutien aux Aldi de Saint-Sulpice dans le Tarn, en lutte pour les mêmes revendications, en avril dernier.
Les salariés ont un pouvoir : bloquer magasins et plate-formes pour porter plus haut leurs revendications !
Pour notre Parti, il est nécessaire que les salariés de Lidl constituent un Collectif de lutte pour l’augmentation générale des salaires et l’amélioration des conditions de travail, et contre le travail le dimanche. Ce Collectif devra se lier à d’autres salariés d’autres entreprises à la population locale, pour développer les luttes et constituer un large et solide Front d’alternative populaire, véritable Front populaire, pour inverser le rapport de force face à la bourgeoisie et à sa dictature de classe. Cependant, nous alertons sur le caractère mystificateur des soit-disant « dialogue social » et « partenariat social » car, découlant uniquement de la défense des seuls intérêts des capitalistes, ils se révèlent être un piège pour les travailleurs.
Le contexte actuel est marqué par la multiplication des luttes ouvrières : Vencorex, Forvia, ArcelorMittal, Auchan, Fonderie de Bretagne, RATP, etc.. Il est primordial que le peuple-travailleur croie en son propre pouvoir, et que s’opère la libération des forces ouvrières et populaires
Nous posons la question de la propriété privée des moyens de production et d’échange car celle-ci est un des obstacles à l’émancipation de la classe ouvrière. Tout comme la question de l’État bourgeois, aux mains et au service de la classe bourgeoise, il n’est ni neutre, ni bienveillant, il n’est que l’outil de la dictature du capitalisme.
Notre Parti a lancé une campagne nationale collectivement intitulée « Accusons le capitalisme », sur des thèmes comme « contre la vie chère » et « pour nos emplois » (https://viechere.wordpress.com/ et https://nosemplois.wordpress.com/), avec comme objectif d’une part de lier les revendications quotidiennes de la classe ouvrière à la nécessité du renversement révolutionnaire du capitalisme associé à l’édification du Socialisme-Communisme, ainsi que de rassembler la classe ouvrière et toutes les victimes du capitalisme autour de mots d’ordre comme « pour l’augmentation générale des salaires », « pour la baisse des prix des matières de consommation courante... », « pour l’interdiction des licenciements et le maintien de tous les emplois » etc..
Très fraternellement,
La Commission ouvrière et entreprises du Parti Communiste Révolutionnaire de France.