Elections régionales et départementales : la campagne du PCRF
Les élections régionales et départementales vont se dérouler dans le contexte d’un rebond de crise du capitalisme avec toutes ses conséquences dramatiques, aggravées par une crise sanitaire gérée dans le sens des intérêts des profits des monopoles (grandes entreprises). Ces élections sont également téléguidées par les présidentielles 2022. Les manœuvres de listes, de candidatures, de désistements, ont fleuri dans toutes les régions.
Le contexte politique est toujours celui d’une crise de la représentation politique au sein de la démocratie bourgeoise, d’une recomposition non achevée, après la fin du dispositif UMP-PS comme forme d’alternance d’exercice de la dictature du capital.
Le rebond de crise de l’infrastructure économique pousse également les politiques bourgeois et le gouvernement Macron à une accentuation de l’autoritarisme contre les libertés démocratiques.
Les thèmes sécuritaires, « civilisationnels » et environnementaux (sans contenu de classe) vont sans aucun doute occuper le terrain des professionnels de la politique et des médias, qui surferont sur des événements émotionnels. Cela, c’est la feuille de route prévisible.
Mais les souffrances populaires sont énormes et peuvent surgir sur le devant de la scène, avec des luttes et des grèves de travailleurs, pour défendre leurs intérêts, se retrouver dans un front uni du travail et se renforcer autour de leurs organisations. Telle est la feuille de route de notre Parti Communiste Révolutionnaire de France.
Des régions renforcées...
Les élections régionales s’inscrivent dans les lois de décentralisation qui, conformément aux directives de Bruxelles, visent à créer de « fortes régions », pôles européens de développement, mais au détriment de régions entières victimes de la casse des emplois, de l’exode des jeunes. Les institutions régionales (mais aussi départementales et même communales) font bien partie de l’appareil d’État et de la dictature du capital.
... sans affaiblissement de l’État...
Certaines formations progressistes analysent la décentralisation vers les régions comme une tentative de diminuer le rôle de l’État. Il n’en est rien, le réformisme a toujours eu l’illusion d’un « rempart » avec l’État, prétendument censé représenter « l’intérêt général », ce qui constitue une mystification. Au contraire, on assiste à un renforcement de l’appareil d’État, notamment des appareils répressifs et bureaucratiques, afin d’affaiblir les communes de plus en plus privées de finances et voyant leurs attributions se réduire comme peau de chagrin. Pourquoi ? Parce que la bourgeoisie ne veut plus d’instances décisionnelles au plus près des gens et de leurs préoccupations, quand bien même elles font partie du dispositif des politiques du capital. Le mouvement autour des communautés de communes et de ses représentants non élus participent de ce processus de contrôle plus direct par les monopoles capitalistes.
... dans l’intérêt des monopoles capitalistes
La loi 4 D pour Décentralisation, Déconcentration, Différenciation, Décomplexification, portée par la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, vise également à améliorer la distribution des marchés et des aides aux monopoles privés.
Depuis la loi NOTRe (août 2015), les régions, au pouvoir renforcé, ont compétence dans le soutien aux entreprises, le développement économique, la planification des schémas territoriaux, les transports, l’enseignement (sauf l’apprentissage géré par le patronat, mais dont les régions font souvent la promotion, au détriment des lycées professionnels), les fonds européens. Elle a aussi limité les compétences du département dans les domaines de la solidarité (enfance, personnes âgées), de la gestion des collèges et de l’action culturelle, sportive et touristique. Elle a enfin largement renforcé les pouvoirs des intercommunalités. Celles-ci ont ainsi récupéré des compétences des communes telles que la collecte des déchets, la promotion touristique, et bientôt la gestion et l’assainissement des eaux. Dans le département du Rhône et en Alsace, des expérimentations mettent fin à l’échelon départemental. Ce scrutin sera sans doute marqué par une abstention record comme pour les dernières municipales. Une campagne électorale de 19 jours, la limitation des rencontres pour cause de Covid, des conditions restreignant la pré-campagne, les enjeux populaires de fond seront également moins défendus, comme pour passer rapidement à autre chose.
Attention au piège d’une "gauche reconstituée" !
Contrairement aux accents démagogiques, les régions dirigées par le PS ou EELV avec le PCF, LFI, n’ont pas défendu une politique alternative, mais ont géré loyalement, dans le cadre de la politique définie nationalement et des directives de l’UE (Union Européenne). Notre Parti met en garde les travailleurs contre le piège que constitue une très opportuniste recomposition d’une fausse « gauche unie » autour du PS et d’EELV. LREM se fait discrète, tout en envoyant les ministres dans la bataille et en pariant sur la rencontre des Français avec l’homme providentiel en 2022.
LR se débat entre LREM et le RN et se cherche toujours un champion qui pourrait attirer le soutien des monopoles et des financements, tandis que le RN cherche encore à faire ses preuves comme meilleur défenseur du capitalisme français.
La boussole du PCRF dans cette campagne : les axes de lutte anticapitaliste !
Notre Parti ne présentera pas de liste en raison de la censure par l’argent. Mais nous rallier aux listes de « la gauche à gauche du PS » occulterait notre démarche révolutionnaire anticapitaliste générale et nous ferait endosser des propositions dont nous dénonçons la fausseté et les illusions, telles « le contrôle de l’argent public » ou « une banque européenne au service de l’emploi », un capitalisme « vert et humain », « un avenir en commun », propositions qui n’ont aucune perspective de réalisation, puisqu’elles ignorent totalement la nature du système capitaliste et de ses lois économiques !
Ce qui ne veut pas dire opposition de principe à des campagnes communes avec d’autres forces de progrès, mais pour assurer l’indépendance du mouvement communiste révolutionnaire, il faut travailler toujours plus à renforcer ce mouvement, en veillant à son unité dans l’action ; ainsi et ainsi seulement, les propositions et axes de luttes anticapitalistes influenceront les militants de base et électeurs sociaux-démocrates, et exerceront une pression sur les appareils selon le principe classe contre classe.
On ne peut d’emblée soutenir des listes de sociaux-réformistes (PCF, LFI, NPA…), comme le font des organisations qui se réclament du marxisme-léninisme, sans interpellation et engagement public des candidats sur des axes anticapitalistes ! Pire, ces organisations disent être ignorées par le PCF, par exemple, mais proclament fièrement qu’elles le soutiendront quand même ! D’autres ont déjà annoncé leur soutien à Mélenchon pour les présidentielles… !
Une campagne pour nos intérêts de classe
Notre campagne sera centrée moins sur la forme (pour qui voter ?) que sur le fond : que faut-il avancer pour s’engager à faire payer, au moyen des luttes, la crise du capitalisme par ses fauteurs ? Le sens de notre campagne : renforcer les luttes anticapitalistes ! Nos tracts et les interpellations de candidats porteront sur des thèmes qui, alimentant des luttes politiques, constitueraient des éléments de rupture avec la politique du capital :
- Opposition générale et globale à la politique du gouvernement Macron/Castex !
Abandon sans condition du projet de loi contre le droit à la retraite et de la nouvelle loi assurance-chômage !
Lutte contre toutes les suppressions d’emplois, privés comme publics !
Abrogation de tous les cadeaux fiscaux au capital et réorientation de l’argent public vers les services publics (santé, école publique, logements, transports…), réduction des crédits destinés à la guerre !
Accès pour tous à des vaccins sûrs et gratuits, réquisition complète et sans indemnisation des cliniques privées, nationalisation sans indemnisation et avec contrôle populaire des monopoles pharmaceutiques.
Lutte contre l’UE des monopoles !
Retrait de la France de l’OTAN et d’Afrique !
Défense des libertés démocratiques : non à l’État policier ! Abrogation des lois liberticides et dites de « sécurité ». Respect du droit de manifester et de faire grève ! Non à l’emprisonnement et aux expulsions des Sans-papiers !
Droit de révocation des élues et élus malhonnêtes !
Autant de revendications qui, sous le capitalisme en crise, doivent nécessairement ouvrir la voie à un processus révolutionnaire vers une nouvelle société débarrassée de l’exploitation patronale.
C’est ce à quoi travaille le PCRF. Rejoignez-nous dans cet engagement contre le capitalisme, pour la défense des intérêts de la classe ouvrière, des couches populaires, des retraités et pour l’avenir de notre jeunesse, de notre pays et de la planète !