Epidémie de bronchiolite : le capitalisme nuit gravement aux enfants !
Après l’épidémie de Covid-19, une autre tout aussi grave, a débuté avec la saison automnale de cette année. L’épidémie de bronchiolite, qui démarre en temps normal entre fin octobre et mi-novembre, s’est déclenchée précocement pour cette année dans de nombreux pays, dont la France.
S’étant étendue à tout le territoire métropolitain et à la Corse, cette épidémie provoque une inquiétante saturation des urgences et des services pédiatriques dans toute la France.
C’est le manque de personnels et de moyens qui en est clairement la cause. Ainsi à l’hôpital Necker (Paris), près de 15 à 20% des lits pédiatriques sont fermés par manque de personnels. Au centre hospitalier de Carcassonne, il y a un réel risque de fermeture de la maternité, à cause de la pénurie de pédiatres, à tel point qu’une annonce a été postée sur LinkedIn pour en recruter en urgence. Le manque de moyens à l’hôpital public est fortement dénoncé par les personnels soignants. Ainsi « toutes les prises en charge sont retardées, décalées, on met en danger la qualité de vie de ces enfants », selon le docteur Isabelle Desguerre, cheffe de service à l’hôpital Necker. De plus, « il y a des enfants qui attendent 9-10 heures aux urgences, d’autres qu’on renvoie chez eux car des cas plus graves arrivent » ainsi que « certains qu’on transfère à des centaines de kilomètres par manque de places », dénonce Mahmoud Rifai, interne en pédiatrie. Ce dernier dénonce également « une situation intenable et un hôpital exsangue [puisque] le Covid-19 nous a mis un coup et de plus en plus de soignants partent. » D’ailleurs Hiba Trraf, récemment démissionnaire de son poste de cheffe du service pédiatrie de l’hôpital de Montluçon (Allier), dénonce « une hémorragie massive de départs et un sous-effectif chronique […]. »
Pour lutter contre cette pandémie, les autorités réutilisent des solutions datant de la pandémie de Covid-19. Ainsi Santé Publique France explique comment protéger son enfant avec les fameux « gestes barrière. »
Mais dans ce contexte, cette pandémie représente aussi une aubaine pour l’accroissement des profits des monopoles pharmaceutiques tels que Pfizer, qui développe un vaccin à administrer aux femmes enceintes pendant la grossesse, et même Sanofi ou encore Astrazeneca, qui développent d’autres produits pour garantir une immunité passive aux nourrissons. Des vaccins et traitements payants, bien sûr, alors qu’il s’agit d’un lourd problème de santé publique.
Rappelons-le : la politique de classe de la bourgeoisie monopoliste et de son personnel politique est clairement la cause de cette catastrophe :
Tout d’abord, le mode de financement des hôpitaux repose sur la tarification à l’activité (T2A), depuis 2004, consistant à financer un établissement selon le nombre et le type de séjours pris en charge, avec un prix codifié pour chaque maladie et les soins apportés. Outre l’ouverture à la marchandisation de la santé, ce dispositif a instauré des inégalités de moyens toujours plus criantes entre établissements et sans prise en compte des besoins locaux des travailleurs et de leur famille. Le profit devenait un élément moteur dans l’activité des établissements de santé.
Ensuite, la gestion des établissements de santé est revenue entre leurs mains. Il y a eu la loi Bachelot de 2007, qui a modifié la gouvernance des hôpitaux en renforçant les pouvoirs du directeur et en transformant le conseil d’administration en conseil de surveillance, transformant les établissements en entreprises privées.
À cela s’ajoute l’établissement, en 2010, d’une couche bureaucratique par la création des Agences Régionales de santé (ARS) pour veiller la bonne gestion des dépenses des établissements de santé.
De plus, le secteur privé hospitalier, partagé entre Ramsay santé, Elsan, Vivalto et Almaviva santé, prend continuellement plus de place dans le paysage hospitalier en France.
Pour terminer, les politiques de réduction du nombre de fonctionnaires, associées au recrutement toujours plus important de contractuels et le gel du point d’indice, ont eu des effets catastrophiques sur les salaires et les conditions de travail et de vie.
Embauché le plus souvent pour une courte période et avec un salaire inférieur à celui de son homologue titularisé, le soignant contractuel est aussi confronté notamment au stress permanent et aux longues périodes de travail rendant très difficile la possibilité d’une vie personnelle et de famille.
Concernant la formation des personnels soignants, les numerus clausus sont toujours maintenus et la longueur des formations, et notamment des spécialités comme la pédiatrie, associées aux points précédents constituent un frein important à l’attractivité de ces métiers.
Face à cela, la lutte des personnels soignants s’organise et gagne en ampleur.
Ainsi les personnels soignants et des travailleurs luttent-ils conjointement contre les fermetures d’établissements hospitaliers et de santé, comme contre le projet de fusion des hôpitaux Bichat et Beaujon (93), le projet de fermeture temporaire de la maternité de Nevers (58), contre la surcharge des urgences de l’hôpital Sainte-musse de Toulon (93), ou encore dans le département des Bouches-du-Rhône (13) contre les mauvaises conditions de travail dans les hôpitaux publics. D’autres luttes se déroulent et se dérouleront contre la casse de l’Hôpital public et du système de santé, et il est important pour l’ensemble des travailleurs de venir renforcer la lutte des personnels soignants, sans oublier de s’attaquer au véritable problème.
Car encore une fois, le capitalisme-impérialisme démontre qu’il n’est pas la solution, mais bien LE problème.
Fondé sur la propriété privée des moyens de production et d’échange entre les mains de la minorité d’exploiteurs et sur l’accroissement maximale des profits entre leurs mains dans le cadre d’un environnement concurrentiel, ce mode de production se révèle donc être toujours plus incapable de satisfaire les besoins des travailleurs et de leurs familles, y compris concernant la préservation de la santé et l’accès aux soins, à mesure que s’aggrave sa crise générale et systémique.
La solution ? Que l’ensemble du peuple travailleur le renverse révolutionnairement pour édifier le Socialisme-Communisme.
Fondé sur la propriété collective de tous les moyens de production et d’échange entre les mains de tous les travailleurs de la société, sur la construction de leur propre appareil d’État sur les ruines de celui des monopoles, et sur une planification centralisée et démocratique de la production pour répondre aux besoins des populations et des territoires, ce mode de production se révélera capable d’édifier un service public de la santé pourvu de tous les moyens nécessaires à son bon fonctionnement et qui fournira des soins médicaux gratuits et d’une qualité toujours meilleure, et organisera le travail sanitaire sur une base toujours plus rationnelle.
Dans son ouvrage intitulé « La médecine et la santé en Union soviétique » publié en 1947, le docteur Henry Ernest Sigerist aborde la protection de la santé infantile avec précision.
Outre la gratuité des soins pour tous et l’amélioration continue de leur qualité, le système de santé soviétique, auquel celui de Cuba doit beaucoup, reposait aussi sur la médecine préventive et la protection médico-sanitaire des enfants depuis la vie intra-utérine jusqu’à l’âge adulte. Des institutions se sont développées pour veiller étroitement à leur santé et à leur bon développement, comme les bureaux de consultation des enfants ou encore les crèches. Elles permettaient aussi aux mères de se renseigner sur comment bien s’occuper de leurs enfants et accouchaient d’une coopération étroite entre elles avec les pédiatres et puériculteurs. La protection de la santé des enfants continuait au jardin d’enfants et à l’école. Pour finir cet objectif politique du pouvoir de classe des travailleurs, qui nécessitait un nombre croissant de personnels soignants et un budget tout aussi croissant, s’est révélé être un immense bénéfice sur le long terme.
Ainsi concernant la protection médico-sanitaire des enfants, le Socialisme-Communisme démontre aussi toute sa supériorité sur le capitalisme-impérialisme avec la nécessité de renverser révolutionnairement ce dernier.
Le Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF) apporte son soutien inconditionnel et fraternel aux luttes engagées par les personnels soignants, avec les populations locales, contre la casse de l’hôpital public et du système de santé. Il appelle également à se rassembler et à lutter notamment contre la T2A, contre l’abaissement des budgets de l’hôpital public, contre les abaissements et les exonérations de cotisations sociales, contre la bureaucratie dans le système de santé et les agences régionales de santé (ARS), pour le remboursement des médicaments et des soins à 100% par la sécurité sociale, pour l’ouverture et réouverture d’hôpitaux, de maternités, de centres de santé et de lits, pour des embauches massives de personnels soignant, la revalorisation de leurs carrière, l’augmentation générale de leurs salaires et la réduction de leur temps de travail, pour la fabrication de tous les médicaments, vaccins et tous le matériel médical nécessaires en France et avec la levée systématique des brevets et pour une gestion démocratique de l’hôpital public selon les besoins des travailleurs, de leurs familles et des populations locales.
C’est pour cette raison que notre Parti a lancé les campagnes « Accusons le capitalisme », et notamment celle « Pour une santé gratuite, de qualité, accessible », afin de faire le lien entre la lutte quotidienne des travailleurs pour l’augmentation générale des salaires et pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie, avec la nécessité de renverser révolutionnairement le capitalisme-impérialisme afin d’édifier le Socialisme-Communisme.
Le capitalisme-impérialisme nuit gravement à la santé des travailleurs et de leurs familles ? Accusons-le et préparons son renversement !