Hôpital public : sa privatisation (encore) "En Marche"...

Emmanuel Macron aime parader..., comme le montre sa dernière sortie du 7 mars à la Maison de Santé pluridisciplinaire de Pantin (Seine-Saint-Denis), qui a soulevé d’ailleurs des interrogations sur le sérieux de cette démarche, puisqu’il s’est retrouvé, sans masque, face à un attroupement de personnes « venues le saluer », dit L’Élysée...(sic !).

Recherche du bain de foule et communication d’enfumage restent donc les caractéristiques de ce Président « jupitérien » qui, le 26 mars à l’hôpital militaire de campagne installé à Mulhouse, annonçait : «  A l’issue de cette crise, un plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières sera construit pour notre hôpital.  »

Mais tout cela n’est que mascarades et postures hypocrites, puisque le gouvernement Philippe prépare une nouvelle phase de casse de l’hôpital public. En effet, la Caisse des dépôts et consignations prépare un plan demandé par Emmanuel Macron (et relayé par Médiapart), qui confirme et renforce la marchandisation de la santé menée depuis plus de 30 ans par des gouvernements de droite comme de gauche. Nécessité de faire plus de place au privé, croyance forte dans l’innovation numérique comme solution aux enjeux de la contrainte financière et de la qualité des soins, responsabilisation de chacun(e) et individualisation face au risque : tels sont les 4 grands points autour desquels s’articule ce document. Non seulement cette note est une ode au privé par des références aux partenariats Public-Privé, mais il fait également mention du rôle de 700 start-up pour le développement de l’ « e-santé ».

Quelques rappels pour mieux comprendre le danger d’un tel plan :

Tout d’abord les partenariats Public-Privée (PPP), introduits par le gouvernement Raffarin en 2004, sont vivement critiqués, car ils sont signés dans une opacité totale et ont engendré des surcoûts non contrôlés, un endettement massif des établissements, des malfaçons, des retards et de très nombreux dysfonctionnements. Les exemples abondent : l’hôpital sud-francilien, l’Assistance publique- Hôpitaux de Marseille, l’hôpital de Saint-Nazaire, de Bourgoin-Jallieu, du Haut-Limousin, etc.

Ensuite, la généralisation de l’e-santé traduit l’orientation des pouvoirs publics qui consiste à décharger l’activité hospitalière et à pallier au manque de personnels et de financement public. On retrouve également l’idée que beaucoup de prises en charge seraient inutiles, comme exemple la « saturation du 15 » : on suggère des alternatives « efficientes » à ce dernier ; par « efficientes », il faut entendre « privées. »
Les opérateurs complémentaires (mutuelles, assurances) se sont lancés en proposant des solutions de téléconsultation, par exemple Mesdocteurs.com dont Axa est au capital. Cette fausse solution va contribuer à dégrader la qualité des soins, à accentuer la logique de marchandisation de la santé en la soumettant aux intérêts des monopoles financiers, et à créer des inégalités fortes entre ceux qui ont accès au très haut débit et ceux qui n’en n’ont pas. Avec un tel plan les travailleurs seront unanimement perdants, mais le grand capital sera très largement gagnant, car de nouvelles perspectives de conquêtes de nouveaux marchés et d’accroissement des profits lui seront ouvertes.

Un fait intéressant à souligner est que cette casse des services publics s’est accompagnée en parallèle d’une casse progressive des finances publiques, du principe de progressivité de l’impôt et de distributions de cadeaux fiscaux au bénéfice des monopoles et des plus aisés.
N’oublions pas l’impôt sur la fortune (ISF) qui a été supprimé et remplacé par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) avec des impacts catastrophiques sur l’économie et 1,7 millions d’euros de gagnés pour chacun des 100 Français les plus riches, selon un rapport du Sénat datant de 2019.
N’oublions pas non plus qu’avec les baisses d’impôts et l’introduction de dispositifs de déduction, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) devance largement l’impôt sur le revenu en tant que première source de financement.
N’oublions pas également que le budget de la Sécurité sociale et de l’Hôpital public est sinistré par la baisse des cotisations sociales et patronales, décidée par les gouvernements successifs depuis plus de 30 ans.
N’oublions pas également la multiplication des crédits d’impôts comme le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) ou le crédit impôt recherche (CIR), donnés gratuitement aux entreprises sans aucune contrepartie.
N’oublions pas enfin la réduction drastique des effectifs du Trésor public, alors que la fraude fiscale s’élève à 80 milliards d’euros par an.

Malgré les faits, le ministre de l’action et des comptes publics Gerald Darmanin a osé annoncer l’ouverture d’une plateforme publique de dons afin que les particuliers et les entreprises puissent apporter leur contribution pour aider les petites entreprises, indépendants, micro-entrepreneurs et professions libérales dont l’activité a chuté en raison de la crise sanitaire !

On voit dans quel état de déliquescence se trouve aujourd’hui le régime capitaliste ; la pandémie ne fait que révéler avec plus de force la situation de crise générée par les fondements même de ce système économique : la bourgeoisie monopoliste, en cherchant à accroitre ses profits par tous les moyens, produit la misère et le chaos qui sonneront bientôt le glas de son pouvoir, par le renversement révolutionnaire auquel travaille aujourd’hui et demain le Parti Communiste Révolutionnaire de France.

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