J.-L. Mélenchon en "manque d’amis" ?
Depuis quelque temps, il n’a échappé à personne que le bouillant Mélenchon a sensiblement adouci son discours, et lancé une véritable opération de séduction auprès de ses "anciens camarades" du PS, sans doute en vue des prochaines élections européennes.
Le voilà nostalgique du courant "la Gauche socialiste" (lancé en 1991, avec Julien Dray et Marie-Noëlle Lienemann, au sein du PS), déclarant avec lyrisme : "Mes amis, vous nous manquez !"
Rien d’étonnant, donc, à ce que le très réactionnaire Président Macron, rencontré "par hasard" (!) à Marseille, ait adopté une attitude très décontractée et bienveillante à l’égard du prétendu trublion...
Des "camarades insoumis" de JL Mélenchon s’en sont déjà émus, se demandant s’il ne s’agirait pas d’un revirement de la part de leur leader.
Pour le PCRF, en revanche, nulle surprise face à ces manœuvres pré-électorales ; rappelons en effet ce que nous écrivions à la fin de notre brochure intitulée : "Voter Mélenchon, c’est renforcer le réformisme !", publiée en mars 2017 pendant la campagne des Présidentielles, et que nos lecteurs peuvent nous demander :
Quant à Mélenchon, nous venons de voir que son programme s’inscrit dans la gestion des affaires du capitalisme. Tout comme Syriza en Grèce, Mélenchon croit que l’époque reste aux marchandages avec le Capital pour savoir de quelle grosseur seront les saucisses et la quantité de lentilles ! Mais dans le même temps, lui aussi participe aux idées dominantes visant à rallier les masses à l’idée d’austérité : la croissance zéro, les énergies douces, le « tout le monde est responsable » de la crise idéologique, il faut se restreindre, faire « reculer la misère », bref tout sauf en finir avec le capitalisme.
Au contraire, par son discours, il contribue à faire obstacle à la nécessité du moment : reconstruire un parti authentiquement révolutionnaire, un parti communiste, qui s’appuie sur une analyse scientifique du monde et de la société, ce que lui permet le marxisme-léninisme, pour faire que la lutte des classes se transforme en lutte révolutionnaire pour le communisme. Un parti qui ne saurait avoir comme référence programmatique les utopistes, fussent-ils grands à leur époque, comme Fourrier (l’économie sociale, participative et solidaire), Saint Simon (la planification écologique…), Proudhon (la monnaie ne doit pas être une marchandise), Cabet (avec le passage sur la diminution de la nourriture carnée), ou complètement pourris comme Louis Blanc !
Non, les communistes ne peuvent trouver dans cette candidature aucun point d’appui pour faire progresser la lutte qui doit être la leur pour faire renaitre la conscience révolutionnaire, pour reconstruire le mouvement révolutionnaire et son parti de la classe ouvrière d’aujourd’hui, classe qui ne diffère pas, du point de vue de ses objectifs historiques et des tâches qui en découlent, de celle d’hier, même si les conditions sont différentes ! Même sur l’Europe des monopoles, nous l’avons vu, Mélenchon ne peut qu’apporter confusions et désillusions ! Que des communistes puissent appeler les travailleurs à voter Mélenchon pour ses positions sur l’Union Européenne, voilà qui est pour le moins surprenant ! Même s’ils ajoutent « soutien critique », « campagne indépendante »... Parce que dans la vraie vie, en appelant à voter pour ce programme et ce candidat, on appelle la classe ouvrière (et l’état de faiblesse du mouvement communiste n’est pas le problème ; le problème, c’est d’aider à que la classe ouvrière retrouve son indépendance politique) à se rallier à la petite bourgeoisie et on conforte l’opportunisme dans ses rangs !