https://www.traditionrolex.com/9
L’Éducation nationale, chasse gardée de la Macronie : la continuité dans le pire… - Parti Communiste Révolutionnaire de France

L’Éducation nationale, chasse gardée de la Macronie : la continuité dans le pire…

Si on avait besoin d’un exemple significatif de ce qui se joue politiquement au cœur de l’État bourgeois français, avec le nouveau gouvernement Barnier, la nomination d’Anne Genetet au ministère de l’Éducation est un des plus parlants : une macroniste de la première heure (réélue députée depuis 2017), qui ne connaît rien au système éducatif (membre des commissions « Affaires étrangères » et « Défense »…), flanquée d’un ministre délégué LR (Alexandre Portier), qui partage avec elle une adhésion totale aux mesures Attal les plus rejetées (notamment les groupes de niveau en collège) et à l’austérité budgétaire programmée (692 millions d’euros rendus par l’Éducation nationale en février 2024…).

À la suite des 4 ministres qui l’ont précédée depuis 15 mois, tous décriés pour leur affligeante soumission aux volontés macroniennes, le choix d’Anne Genetet est légitimement qualifié de « consternant » par les principales organisations syndicales de l’Éducation, tant fait défaut toute légitimité de cette politicienne à la tête de ce ministère.

Mais la surprise est vite passée si on se rappelle l’objectif fondamental de la classe dominante en régime capitaliste : non pas former mais formater la jeunesse, non pas émanciper mais trier les futurs travailleurs pour assurer la reproduction sociale nécessaire à la poursuite du système d’exploitation. Et dans l’immédiat, pour le gouvernement Macron/Barnier, utiliser l’Éducation nationale et l’Enseignement supérieur comme marges de manœuvre propices aux économies budgétaires à réaliser notamment dans les services publics.

En effet, de la bouche même de la ministre précédente, Nicole Belloubet, on apprenait, le 27 août 2024, que le projet budgétaire adressé par Matignon à son ministère pour 2025 « ne répond pas à l’ensemble [des] besoins » ; c’est dire que la forte dégradation des conditions de travail et d’étude au sein du système public d’éducation ne pourra que s’aggraver.

Du côté des postes de professeurs, la crise de recrutement s’accentue, avec plus de 3 000 postes vacants pour la rentrée 2024, s’ajoutant aux 13000 postes non pourvus entre 2017 et 2023 ! Les démissions d’enseignants ont été multipliées par 8 en 15 ans (de 364 en 2008 à 2836 en 2023), tant les bas salaires et les mauvaises conditions de travail rendent ce métier peu attractif. Mécaniquement, le recrutement de contractuels a augmenté. Dans l’enseignement public, ces derniers sont désormais 49 000 (près de 7 % des effectifs), soit 10 000 de plus qu’il y a deux ans ; cette précarité accrue permet de fragiliser davantage les concours de recrutement et de renforcer la caporalisation du métier d’enseignant.

Du côté des élèves, la « rationalisation » de la dépense publique accompagne les réformes régressives imposées depuis des décennies ; des fermetures de classes (au moins 600 classes à l’école primaire, et, selon les hypothèses, de 1000 à 1450 classes au collège…), des suppressions d’emplois encore programmées pour 2025 (de 1380 à 1820, selon Bercy), un manque de place criant en lycée (notamment en lycée professionnel) qui laisse sur le carreau des milliers de collégiens sans affectation à la rentrée 2024 (près de 27 000 fin d’août, plus de 13 800 élèves encore en attente de place en établissement scolaire deux semaines après cette rentrée…) ; même situation d’attente d’affectation pour des dizaines de milliers de bacheliers, passés par le tri opaque de Parcoursup, et qui, au cœur de l’été 2024, étaient 85 000 à n’avoir reçu aucune réponse favorable à leurs vœux (près de 8000 de plus qu’en 2023 à la même époque).

Les étudiants, quant à eux, prennent de plein fouet les effets désastreux des 900 millions d’euros d’économies imposés par l’État l’année dernière, puisque selon le syndicat Snesup-FSU, quatre universités sur cinq prévoient de terminer l’année en déficit budgétaire. Classes surchargées (les TD peuvent désormais dépasser les 60 étudiants), problèmes de chauffage, rénovations suspendues… ; dans au moins 60 universités sur 75, les difficultés financières sont telles que les directions de ces établissements procèdent au non-remplacement des départs à la retraite ou à la baisse du nombre de personnels administratifs, et envisagent, pour faire des économies sur le chauffage, de fermer les locaux en hiver, ou d’envoyer les étudiants en stage à la période hivernale, ou encore de faire des cours en visio-conférence…

De telles conditions sont inadmissibles pour toutes et tous, mais elles pèsent plus lourdement encore pour les jeunes des milieux populaires, renvoyés à leur situation de laissés-pour-compte telle que la produit inévitablement notre société capitaliste vouée à la seule loi du profit.

Cette jeunesse populaire, qui verra sa colère ressurgir plus fortement tôt ou tard, est celle qui devra s’unir à toutes les victimes du capitalisme, en particulier celles de la classe ouvrière, pour renverser enfin ce vieux monde insupportable. C’est aussi vers elle que se tourne notre Parti, le PCRF, pour construire la voie révolutionnaire de ce renversement et ouvrir la perspective d’une nouvelle société, celle du socialisme.

  • En finir avec ce vieux monde !

    Macron a adressé ses vœux pour 2025 dans le contexte d’un pic de crise politique depuis l’été 2024. Il a annoncé des référendums et recyclé un vieux politicien comme premier ministre, dans le but de gagner du temps et de faire durer dans les meilleures conditions sa politique élaborée avec la feuille de (...)
  • Voeux du PCRF pour la nouvelle année 2025

    Le Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF) adresse ses meilleurs vœux 2025. Cette année est celle du 80 ème anniversaire de la victoire sur le nazisme. En 1945, la résistance et l’URSS avec ses rapports de production socialistes ont sauvé l’humanité en faisant tomber les Etats fascistes (...)
  • Nouvelles affiches

    Ci-dessous, les nouvelles affiches à découvrir : de l’argent pour les besoins populaires, pas pour la guerre ; 1945 - 2025 : 80 ans de la victoire sur le fascisme. Elles peuvent être commandées depuis la rubrique contact de notre site ici. Pour les visualiser, veuillez cliquer sur la (...)
  • Idées reçues sur la dette publique française

    Régulièrement, à chaque vote annuel du budget de l’État, à chaque élections politiques, changement de gouvernement ou verdict d’une agence de notation, les médias et les experts font peur à la population sur la dette publique de la France, autrement dire à longueur d’antenne…Pour y parvenir, ils usent de (...)
  • Le peuple-travailleur doit croire en son propre pouvoir !

    La rentrée de septembre a été marquée par la nomination du politicien LR Michel Barnier au poste de 1er ministre, intervenue près de deux mois après les résultats des élections législatives qui avaient vu le « Nouveau Front Populaire » (NFP) arriver en première position sans avoir la majorité absolue. (...)

https://www.traditionrolex.com/8

https://www.traditionrolex.com/9