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[UJC] Le mouvement Tradwife et la montée du sexisme en contexte de crise du capitalisme - Parti Communiste Révolutionnaire de France

[UJC] Le mouvement Tradwife et la montée du sexisme en contexte de crise du capitalisme

À découvrir sur le site de l’Union de la Jeunesse communiste (UJC), ici.

Ce 8 mars se tiendra la journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

Si l’État capitaliste fait mine de s’en soucier en se félicitant des progrès réalisés, rappelons que ces derniers ne sont en réalité que le résultat de nos luttes et que ce même État capitaliste est prêt à les remettre en cause.

Loin d’une “courbe linéaire” où les droits des femmes seraient continuellement acquis, récemment ces derniers sont toujours plus menacés sous l’effet d’un capitalisme en crise qui cherche à se maintenir et à maximiser ses profits. Le but du capitalisme est en effet clair : assurer la reproduction de la force de travail et la gratuité du travail reproductif par les femmes. Cela se constate, entre bien d’autres exemples, par la déconstitutionnalisation de l’IVG aux États-Unis et sa réinterdiction dans un nombre croissant d’États, les appels au « réarmement démographique » en France, mais également, plus largement, par les mesures précarisantes qui touchent d’autant plus les femmes.

C’est dans ce contexte que rentre en jeu le mouvement réactionnaire des « Tradwife », qui se développe aux côtés du mouvement masculiniste, son alter ego pour les hommes, chacun nourrissant l’autre. Ce mouvement maniant les réseaux sociaux se pare de figures de jeunes femmes qui propagent l’idée selon laquelle la véritable « liberté de la femme est auprès de son foyer ». L’objectif est ici est de réaffirmer idéologiquement ce que les politiques réactionnaires mettent de fait en place pour les besoins économiques du capitalisme et de la classe bourgeoise : le renforcement du patriarcat.

Ce 8 mars, luttons contre ce patriarcat de la seule manière dont nous pouvons l’anéantir : en abattant le capitalisme pour ériger le socialisme-communisme.

Face au capitalisme, à l’impérialisme et à la réaction : pas d’émancipation sans révolution !

« Depuis plus d’un an, l’esthétique de la « tradwife » prend d’assaut les réseaux sociaux, en particulier TikTok. Les créatrices de ce mouvement se filment en adoptant le mode de vie des « SAHG » (Stay-At-Home-Girlfriend), c’est-à-dire la petite amie qui reste à la maison, se consacrant à être uniquement la « supportrice de son partenaire ». Parmi les vidéos récurrentes, on trouve des scènes de cuisine pour le retour de leur mari, des routines quotidiennes consacrées à l’entretien du foyer, mais également des moments où leurs partenaires leur offrent des cadeaux ou des sorties, le tout dans une esthétique inspirée des années 60.

Bien que ces vidéos se disent apolitiques, elles promeuvent clairement des modes de vie réactionnaires : le retour des femmes au foyer pour leur « bien-être » prétendu. Elles véhiculent l’idée que les femmes seraient naturellement faites pour s’occuper de la maison, avec la promesse que leur mari leur rendra la pareille. Rapidement, les dessous conservateurs de ce mouvement se sont dévoilés. De nombreux journalistes ont révélé que les partenaires de ces créatrices de contenus sont souvent des cadres du camp républicain ou des figures de la lutte contre le droit à l’avortement. Il est également à mettre en avant que ce mouvement grandit aux côtés du mouvement “masculiniste”.

Parmi les figures de proue du mouvement Tradwife, on trouve Nara Smith, qui compte plus de 8 millions d’abonnés et entre 10 et 40 millions de vues pour ses vidéos. Elle est accusée de promouvoir le mode de vie de la secte mormone par l’intermédiaire de son partenaire.

Estee Williams, quant à elle, soutient publiquement Trump et explique aux jeunes femmes comment devenir une « Tradwife », en mettant les besoins de leur partenaire avant les leurs. Ce mouvement accuse le féminisme et l’émancipation des femmes de mettre en danger leur mode de vie, en prétendant mépriser celui-ci, mais aussi de mettre en danger les femmes en les envoyant « travailler ».

En France, bien que les créatrices de contenus de ce type soient rares, d’autres influenceuses moins subtiles promeuvent également ce mode de vie réactionnaire, en prétendant défendre les femmes.

Thaïs d’Escufon, ex-porte-parole du groupe Génération Identitaire, cible particulièrement les hommes. Tout comme les figures masculinistes sur les réseaux français, cette influenceuse réactionnaire publie des listes indiquant si une femme est « mariable » et donc digne de respect de la part des hommes. Elle partage des conseils de couple et de rencontre sur fond de culture du viol. Enfin, son discours réactionnaire soi-disant en faveur des femmes aborde fréquemment la question de l’immigration. Celle-ci entretient et propage le mythe réactionnaire et raciste selon lequel seuls les hommes issus de l’immigration et racisés seraient un danger pour les femmes et seraient coupables de violences sexistes et sexuelles sur les femmes “blanches”, puisqu’elle ne prétend défendre que ces femmes.

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La crise du capitalisme que nous traversons aujourd’hui constitue le terreau fertile de ce type d’idées et de mouvements. La division du travail propre à la société de classes, et poussée à son extrême par le développement du capitalisme, sous-tend une division genrée du travail dans laquelle les hommes effectuent le travail productif, tandis que les femmes effectuent le travail reproductif lié à l’entretien des enfants, du foyer et de la famille. Le sexisme est ainsi historiquement un produit de cette division du travail par l’attribution de valeurs sociales et d’attendus sociaux aux capacités reproductives de la femme et par l’essentialisation de ces attendus. C’est ainsi qu’il serait “normal”, pour les femmes, de s’occuper des enfants et de leur mari, d’être dociles, discrètes et obéissantes. Une telle division du travail, accompagnée de telles considérations sur la femme, permet ainsi d’assurer le travail reproductif mais également son contrôle et sa gratuité.

Or il n’est pas dans l’intérêt d’une société capitaliste de rompre avec cette forme de la division du travail et tout ce qu’elle sous-tend. Ainsi le travail reproductif n’est-il perçu que comme une source de profits, avec justement le cas du secteur de l’aide à domicile où la majorité des personnes y travaillant sont des femmes sous payées, ou bien comme une activité relevant de la sphère personnelle, ce qui permet qu’elle soit effectuée gratuitement.

Ainsi, si les avancées sur la condition des femmes – notamment sur la question de leurs droits – et sur la socialisation du travail reproductif sont souvent dues aux luttes victorieuses des femmes travailleuses mais aussi des hommes travailleurs, les crises du capitalisme provoquent toujours des reculs par rapport à ces conquêtes. C’est ainsi que l’on voit la réémergence des conceptions sexistes de la femme, la dégradation des services publics qui permettent des formes de socialisation du travail reproductif comme les crèches publiques, et les reculs des droits des femmes comme actuellement, dans beaucoup d’États du monde et y compris en Europe, la remise en cause du droit à l’avortement.

L’émergence du mouvement Tradwife et de formes de “féminisme” réactionnaires, selon lesquels le modèle de la “mère au foyer” est ce qu’il y a de plus bénéfique et naturel pour la femme, de la même manière que la montée du sexisme de manière générale, sont donc typiques des périodes de crise du capitalisme comme celle que nous vivons actuellement. Dans ce contexte, les femmes au foyer sont en outre plus susceptibles de subir des violences sexistes et sexuelles de par la gratuité de leur travail et donc la dépendance à l’égard de leur partenaire.

Dans notre société, où les femmes travailleuses sont exploitées et opprimées dans l’entreprise et au foyer, nous affirmons que seule l’abolition de la division genrée du travail et la socialisation du travail reproductif, couplées à un travail idéologique contre les idées sexistes, pourront permettre de mettre définitivement un terme à la surexploitation et à l’oppression des femmes.

L’émancipation réelle des femmes travailleuses ne pourra ainsi trouver sa réalisation que lorsque la lutte contre le capitalisme pour le socialisme sera devenue victorieuse. »

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