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Fin de l’ENA et... fin de la bureaucratie ? - Parti Communiste Révolutionnaire de France

Fin de l’ENA et... fin de la bureaucratie ?

Macron a annoncé la suppression de l’ENA (Ecole Nationale d’Administration) le 2 mai 2021.
Ce faisant, il coche une croix dans les cases des promesses tenues, qui seront scrutées pour les Présidentielles de 2022 ; il répond à une revendication de Gilets jaunes et... conforte la dictature des conseils d’administration des monopoles !

L’ENA est une émanation et un symbole de la domination de la bourgeoisie et de son État bureaucratique ; cette École, qui forme les hauts fonctionnaires, les politiciens, mais aussi des chefs d’entreprises, était devenue une expression populaire synonyme de parasites déconnectés des réalités : « les énarques ». L’établissement a mis sur orbite pas moins de quatre chefs d’État, huit premiers ministres, et formé nombre de dirigeants d’institutions et de grandes entreprises.

L’ENA, avec son concours et son diplôme, pouvait donner l’illusion d’un recrutement respectant l’égalité des chances, mais la réalité de la reproduction des classes fait que la quasi totalité des énarques sont issus de familles de cadres supérieurs. Il n’y a que la social-démocratie (Cazeneuve, ex-ministre PS, a fait une récente tribune dans ce sens) pour crier à la défense de la République et de l’État, comme pour opposer la république et le monde des affaires, comme si la république était neutre et n’était pas de nature bourgeoise en économie capitaliste. Et d’argumenter sur une « conception de la haute fonction publique, conçue pour être au service de l’État et non à la disposition d’un clan ». Paroles en trompe-l’oeil !

Car le fond du sujet est bien la question de l’État.
Sous l’impérialisme, l’État est subordonné à l’oligarchie financière qui a le pouvoir économique, par un mécanisme unique et notamment un échange de personnels entre conseils d’administration des monopoles (grandes entreprises) français privés et publics, membres des cabinets ministériels, hommes politiques. L’ENA fut une pierre de cet édifice de la bureaucratie bourgeoise. Il est très très rare qu’un énarque de la haute bureaucratie d’État ne fasse pas des galons dans les directions d’entreprises. Les échanges et passerelles sont parties intégrantes de la dictature bourgeoise et de la pérennisation de l’oppression, de l’exploitation salariale propre à ce vieux monde.

La suppression de l’ENA va sans doute faciliter cette subordination de l’État aux monopoles.

En effet, le chantier engagé par Macron supprime l’accès direct aux grands corps, ouvre l’accès des fonctions dirigeantes de l’ENA « à des talents qui n’y ont pas accès aujourd’hui, et pousse les jeunes hauts fonctionnaires à apprendre leur métier sur le terrain ». C’est la porte grande ouverte aux talents détectés dans le monde des entreprises, au règne des agences d’audit bonnes conseillères de l’État et fourmillant de performeurs de terrain… L’ENA est ainsi renommée « Institut du service public »… pour être mieux cette école au service de la bourgeoisie.

Macron double cette avancée pour le pouvoir des monopoles, de la suppression du corps préfectoral, clé de voûte de l’État.
Ainsi le déroulement de carrière, pour être préfet, sera plus « libre, ouvert à des candidatures de talents ». L’ensemble fait écho à la récente loi dite de « Transformation de la Fonction publique », grâce à laquelle des offres d’emploi sont publiées via Pôle emploi ou autre, pour des postes de fonctionnaires d’État, d’administrateurs (parfois mieux payés que des ministres), comme pour des postes d’agent des catégories les plus basses, afin de remplir des missions à durée déterminée (jusque 3 ans). Macron, avec ces mesures, ne vise donc pas le solutionnement d’aspirations populaires anti-bureaucratiques, mais bien une rentabilisation de la mainmise des monopoles sur l’État .

Sur toutes ces questions, nous voyons qu’une ligne de démarcation existe entre une approche matérialiste (marxiste) de l’État et une approche idéaliste, entre les révolutionnaires et les réformistes, sociaux-démocrates, sociaux-réformistes, révisionnistes ; c’est cette ligne de démarcation qui nous place du côté de ceux qui reconnaissent la lutte de classes jusqu’à la dictature (pouvoir) du prolétariat.

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