Ça bouge au groupe Mulliez pour l’augmentation des salaires !
On a tous entendu parler de la famille Mulliez, cette grosse bête gavée aux dividendes, l’exploitation des salariés et la fraude, forte des 800 membres de l’Association Familiale Mulliez qui contrôle de juteuses affaires dans quasiment tous les domaines du commerce de masse et de la restauration. Auchan, le grand fleuron avec ses 2000 hypermarchés côtoie dans le patrimoine « familial » des enseignes non moins connues comme Décathlon, Alinéa, Boulanger, Leroy Merlin, Norauto ou Flunch.
Avec une fortune estimée à 24 milliards d’euros en 2021, soit quelques 20 millions de SMIC mensuels, il semblerait que ce conglomérat de parasites ne veuille lâcher un rond pour les salariés qu’ils exploitent, et ils sont prêts à toute sorte de manigances pour verrouiller chaque euro de leur patrimoine. S’ils avaient bénéficié d’entre 500 millions et un milliard d’euros de CICE selon les sources, l’exonération des cotisations patronales ne les a bien sûr pas empêchés de profiter du détournement de fonds de la sécurité sociale au patronat qu’a représenté et représente toujours le chômage partiel. Idem pour la fuite de capitaux et la fraude fiscale, ce qui ne l’a pas embarrassé lors du redressement judiciaire de l’enseigne de mobilier d’intérieur Alinéa. Procédure qui a abouti par la reprise de l’enseigne par les Mulliez avec effacement de dettes et licenciement gratuit de 1000 employés.
On pourrait penser naïvement que la très chrétienne famille Mulliez, consciente de tous les torts que sa poursuite délirante des profits et l’exploitation cause à leur prochain, pourrait se racheter en partageant sa richesse avec ses salariés… Mais ça serait se voiler la face devant la réalité incontestable et écrasante de l’exploitation capitaliste car, bien sûr, chaque euro payé aux salariés est un euro qui ne vient pas nourrir les caisses des propriétaires.
Dans notre blog on n’insistera jamais assez sur cette réalité incontestable du travail salarié quel que soit le patron qui emploie des travailleurs. Donc pour les Mulliez autant payer aux salariés le minimum légal et garder le reste pour gaver les parasites.
Les salariés du groupe en font à chaque moment de leur vie l’expérience, et excédés de ressentir l’injustice de travailler à temps plein pour une bande d’assistés alors qu’ils triment des décennies pour des salaires de misère, ils se mobilisent dans toute la France. Chez Flunch, où 75% des salariés sont payés au SMIC, 20% des restaurants sont régulièrement arrêtés en heure de pointe dans le cadre des négociations annuelles (NAO) depuis janvier. Chez Leroy Merlin, où 80% des employés touche moins de 2000 euros, la direction offrait une augmentation de 2% dans le cadre des NAO de novembre 2021, inférieure à l’inflation ! Après 10 jours de grève la direction a lâché une augmentation de 3.25% qui fera sans doute du bien aux salariés mais qui ne risque pas de mettre en danger les bénéfices de l’enseigne de bricolage et ses 7.9 milliards de chiffre d’affaires.
Les fins de mois seront, elles, toujours difficiles pour les travailleurs et travailleuses. Chez Auchan les NAO 2021 se sont soldés par un accord entre le patronat et les syndicats CFTC et CGC à sa botte sur une augmentation de 2.2% des salaires, inférieure à l’inflation galopante. D’autres mobilisations ont eu lieu ou sont en cours chez Décathlon ou Top Office.
En dehors du groupe Mulliez les syndicats du commerce se mobilisent dans tout le pays, marchant à plus d’un millier dans les rues de Paris vendredi dernier pour l’augmentation des salaires à l’appel de la Fédération du Commerce et des Services de la CGT (photo). L’amplification du mouvement dans un secteur du commerce - restauration qui emploie autour de 20% des salariés en France est stratégique pour un mouvement général pour l’augmentation des salaires opposant l’ensemble des travailleurs et travailleuses et l’ensemble du patronat.
Chacun et chacune de nous, faisons monter d’un créneau la lutte - de la lutte dans notre entreprise à la lutte dans notre secteur, de la lutte dans notre secteur à la lutte de l’ensemble des salariés tous secteurs confondus pour l’augmentation des salaires face aux profits faramineux des exploiteurs. Seule une vue d’ensemble, large et à longue portée peut nous faire obtenir des victoires stratégiques contre le patronat avide de profits sur notre dos. La victoire est à notre portée, à nous de la construire !
N’hésitez pas à consulter le site de la campagne "Pour nos emplois" du PCRF, juste ici.