Clinique de l’Ormeau (Tarbes) : Lutte gagnante des salariés !
Encadrés par des militants de la CGT et après 64 jours de lutte âpre et déterminée, les salariés de la clinique du groupe MédiPôle Partenaires, le 3e groupe de l’hospitalisation privée de France, ont obtenu gain de cause et ont validé ces acquis lors d’une assemblée générale :
le passage de la rémunération annuelle garantie (RAG) de 5,7% à 8,33% avec rétroactivité au 1er janvier 2016 ;
l’instauration d’une prime annuelle et pérenne de 700 euros pour tous les salariés sans prorata temporis et sans clause de présentéisme et d’absentéisme ;
la mise en place de plusieurs mesures améliorant les conditions de travail du personne l ;
- une prime exceptionnelle de 300€...
D’une capacité de 300 lits et employant 500 personnes, la clinique de l’Ormeau n’offraient pas les meilleures conditions de travail au personnel sous-payé qui n’avait de cesse de dénoncer "la marchandisation des soins". Face au déni de cette réalité, les travailleurs ont décidé de passer de l’alerte à l’action.
Ainsi, leur lutte déterminée a dépassé le cadre de la clinique. La direction de MédiPôle qui, rappelons-le, représente 9000 salariés à temps plein dont 2500 praticiens, et accueille chaque année plus d’un million de patients, a été contrainte de s’assoir à la table de négociation non sans avoir fait appel à la médiation du gouvernement.
Dans un communiqué adressé à la presse, la CGT a salué cette victoire comme étant "celle de la dignité sur le mépris ; le mépris de leur direction locale, le mépris de la direction du groupe Médipôle partenaires qui pendant 60 jours ont refusé toutes négociations réelles et sérieuses en misant sur le pourrissement du conflit. C’était sans compter sur la détermination et le courage de ces salariées qui malgré le comportement inadmissible et provocateur de leur direction ont su garder leurs valeurs et leur dignité."
Le Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF) salue la détermination des salariés grévistes avec à leur tête des militants CGT aguerris et suffisamment perspicaces face aux enjeux. Il dénonce en même temps le cycle infernal de l’exploitation dans lequel est pris, de plus en plus, le personnel des hôpitaux et des centres de santé.
Aussi, pour le PCRF, la Santé et les problématiques qui lui sont inhérentes relèvent d’une question de classe. L’accès aux soins de qualité, équitables et gratuits, pour tous, ne peut se réaliser dans une société capitaliste. Aujourd’hui, une solution pérenne acceptable ne peut se faire sans lutte et sans la participation des acteurs de la santé et de la population laborieuse, d’autant plus que la privatisation de la sécurité sociale est mise en débat par des candidats à l’élection présidentielle de cette année.
C’est la raison pour laquelle, le PCRF se prononce dans un premier temps pour l’organisation d’états généraux de la santé regroupant les professionnels, les usagers, les représentants des autres pôles des services publics, les représentants des salariés, afin de dresser un état des lieux et des besoins à satisfaire, et définir les moyens nécessaires.
Dans le même élan, le PCRF avance plusieurs axes de lutte dont la réalisation ne peut se faire sans inverser le rapport de force actuellement favorable à la classe capitaliste et à ses relais :
S’opposer à la liquidation de la sécurité sociale au profit des assurances et de la Mutualité française ;
Réformer la sécurité sociale au profit des travailleurs et de leurs familles ;
Donner la priorité budgétaire à la recherche médicale publique. Il s’agit là d’un impératif pour combattre les graves maladies, pandémies et épidémies ;
Créer un nombre important d’emplois dans le secteur de santé afin de rattraper les 100 000 postes supprimés tant par la droite que par les sociaux-libéraux, puis créer de nouveaux emplois selon les besoins ;
Nationaliser les grands laboratoires afin de fabriquer des médicaments à bas prix ;
Donner la priorité aux établissements publics de santé. Les aides publiques ne doivent pas aller aux établissements privés dont le financement doit rester totalement privé, sauf si ces établissements adhèrent au pôle de service public santé que nous devons construire.
Redéfinir le montant des hospitalisations pour lutter contre la médecine « à deux vitesses ».
Imposer une gestion paritaire de la sécurité sociale. La gestion des caisses d’assurance maladie devant être assurée majoritairement par les représentants des travailleurs ;
Assurer et garantir la protection et le droit des plus âgé-e-s à vivre dans la dignité et le respect. Aucun établissement d’accueil des personnes âgées ne relèvera du secteur privé.