La révolution d’Octobre 1917 a tracé la voie !
Déclaration du PCRF à l’occasion des 107 ans de la Révolution d’octobre. Vous pouvez également retrouver le texte de la déclaration de l’Action Communiste Européenne (ACE) en anglais sur son site officiel ici.
Le 7 novembre 1917 à Petrograd, la révolution triomphait. Le IIème Congrès des Soviets proclamait le caractère socialiste de la révolution, et adoptait le décret sur la Terre et le décret sur la Paix. Cet événement est l’un des évènements majeurs de l’histoire de l’humanité. La Commune de Paris a été la voie pionnière mais le communisme, dont parlaient Marx et Engels au XIXe siècle, est passé de la fiction à la réalité en débutant par la Révolution Socialiste d’Octobre en Russie. Dans les premières années de la Révolution d’Octobre, on s’est demandé si un État socialiste basé sur les travailleurs et la classe ouvrière pouvait survivre.
L’importance de la Grande Révolution d’Octobre dans l’histoire de l’humanité est immense. Elle a marqué un tournant radical de l’ancien monde capitaliste au nouveau monde socialiste. La Révolution d’Octobre se différencie principalement de toutes les révolutions antérieures. Elle n’a pas pour objectif de remplacer une forme d’exploitation par une autre, un groupe d’exploiteurs par un autre, mais la destruction de toute exploitation de l’homme par l’homme, l’abolition de tous les groupes d’exploiteurs, la mise en place du pouvoir de la classe la plus révolutionnaire de toutes les classes opprimées jusque-là existantes, l’organisation d’une nouvelle société socialiste sans classes.
Octobre 1917 a prouvé, dans la pratique, la justesse de la théorie léniniste selon laquelle la victoire du socialisme est possible dans un seul pays ou dans un groupe de pays, par suite du développement inégal du capitalisme accentué à son stade impérialiste.
L’exemple de la Révolution d’Octobre est plein d’enseignements pour le mouvement ouvrier. Octobre 1917 a tracé la voie à suivre : briser l’État bourgeois pour le remplacer par un Etat des prolétaires ; socialiser les moyens de production concentrés pour laisser la place à une économie planifiée centralisée sous le contrôle prolétarien de la production et de la distribution du produit social ; élever la démocratie socialiste et communiste sur les lieux de travail, construire un nouveau type d’État qui attaque, jusqu’à leur disparition, les rapports de production marchands, toute trace d’exploitation, d’oppression et de discriminations de certains êtres humains par d’autres, pour le triomphe complet du communisme.
L’expérience de la Commune de Paris a montré, et l’expérience de l’URSS a confirmé, le rôle primordial joué par le parti révolutionnaire d’avant-garde en tant que locomotive de la construction d’une société nouvelle. La pratique historique confirme la théorie léniniste qu’il ne peut y avoir de mouvement révolutionnaire sans un parti révolutionnaire de type nouveau. Pour s’organiser en vue des batailles décisives pour la révolution, la classe ouvrière a besoin de lutter chaque jour sous son propre drapeau, et son parti, son instrument pour l’action politique révolutionnaire, doit assurer son indépendance politique et idéologique en veillant particulièrement à ne pas la mettre à la remorque des forces bourgeoises et petites bourgeoises. À la tête de la classe ouvrière se trouvait un parti aguerri aux épreuves des batailles politiques, le parti bolchevik. Seul un tel parti pouvait jouer le rôle d’état major de la révolution et orienter les masses. Dès les premiers jours, la Révolution d’Octobre s’est chargée de régler les problèmes que ni l’autocratie ni la démocratie bourgeoise n’ont pu ou n’ont pas voulu régler. Les premiers décrets du pouvoir soviétique portaient sur la paix, la terre, la création du gouvernement ouvrier et paysan, les pleins pouvoirs des soviets, l’abolition des corporations et des fonctions étatiques, la nationalisation des banques, des chemins de fer, des voies de communication, des entreprises, des usines, etc. Ainsi, dès ses premiers pas le pouvoir soviétique a compris la nécessité et a réalisé le contenu socialiste des mots d’ordre avec lesquels les bolcheviks soulevaient le peuple pour la Révolution : « Paix aux peuples ! », « Tout le pouvoir aux Soviets ! », « La terre aux paysans ! », « Les usines aux ouvriers ! », « La journée de 8 heures pour tous ! ».
La Révolution socialiste d’octobre a démontré que le prolétariat pouvait diriger la société nouvelle contre et sans les capitalistes engendrant un puissant État socialiste grâce à la dictature du prolétariat. Plus rien ne sera comme avant. Octobre 1917 a inauguré l’ère de la Révolution prolétarienne mondiale, a été l’inspirateur de l’Internationale Communiste qui a contribué à la fondation et au renforcement de partis communistes dans tous les pays.
L’Union des républiques socialistes soviétiques a résolu de nombreux problèmes exceptionnellement importants et fondamentaux et que ne peuvent pas résoudre les pays capitalistes. Le chômage a disparu en 1930 et ne resurgira que sous la Russie capitaliste dès 1991. La vie chère fut vaincue par une politique systématique de baisse des prix avec un effet réel sur le niveau de vie des soviétiques : de 1947 à 1954, par exemple, les prix des marchandises les plus courantes baissèrent de 56,5%. Les impôts sur le revenu ou taxes, qui réduisent de manière réelle le salaire des couches populaires, sous le joug du capital, constituaient une petite part du salaire (1 à 3 % selon les revenus), impôts qui étaient affectés aux fonds d’investissement et au financement des mesures sociales et culturelles. Le loyer et le chauffage, qui occasionnent plus d’un tiers des dépenses d’un ménage sous le capitalisme, représentaient en moyenne 4% des dépenses d’une famille soviétique, grâce à la nationalisation de la terre et au blocage des prix. Le prix des nombreux transports collectifs urbains était très bas, les communications téléphoniques interurbaines étaient gratuites. L’État soviétique fut l’un des premiers à instaurer les congés payés. Les vacances (frais de transports et hébergement) étaient gratuites pour les ouvriers stakhanovistes et autres travailleurs méritants, accessibles pour tous les autres. De 1917 à 1954, le pouvoir d’achat a augmenté de 600%. La journée de travail, qui était de 12 à 14 heures, fut réduite à 8 heures. La retraite était de 55 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes avec de très nombreuses prises en compte supplémentaires pour certaines catégories de professions. L’éducation était gratuite y compris les fournitures scolaires ; à l’université, les étudiants bénéficiaient de bourses d’études qui leur permettaient l’autonomie financière. L’URSS concevait la formation comme accompagnement de toute la vie professionnelle. La formation professionnelle continue était gratuite, favorisant l’obtention de qualifications accrues reconnues et ainsi le changement de profession. Une infirmière pouvait devenir médecin, un ouvrier devenir ingénieur. Alors qu’en 1929, on comptait 76000 ingénieurs dont 25000 formés avant la Révolution, de 1933 à 1938 inclus, les écoles secondaires et supérieures ont formé 476 000 ingénieurs et spécialistes nouveaux. Dans le domaine de la médecine, de la science, des satellites, l’URSS fut à l’avant-garde de l’humanité. L’URSS mit en œuvre la première sécurité sociale à charge complète de l’État et pour tous les travailleurs. Elle était le pays qui comptait le plus grand nombre de médecins par habitant. La sécurité de la vie humaine dans un pays capitaliste n’a jamais été aussi élevée que dans l’Union soviétique socialiste. Ainsi étaient créées les conditions pour le développement et le perfectionnement de la personne humaine.
En URSS, le principe d’égalité des salaires, à travail égal entre l’homme et la femme, est devenu une réalité, pas seulement une déclaration formelle ou d’intention comme dans les pays capitalistes contemporains. La loi punissait toute entrave ou discrimination concernant les salaires. Le socialisme soviétique, en rupture avec les préjugés moyenâgeux et religieux, a été le premier pays à faire entrer massivement la femme dans le monde du travail, créant ainsi les conditions matérielles pour son indépendance économique. La femme bénéficiait de congés de maternité avec maintien du salaire intégral. Dans les entreprises se trouvaient des crèches où les parents pouvaient voir leur enfant durant leur journée de travail. L’URSS s’est attaquée à la double journée de travail de la femme puisque, outre les repas pris à l’entreprise dans les cantines, la possibilité existait d’emporter son repas du soir pour une somme modique ou de déposer le linge au pied de son immeuble dans le quartier. En 1927, il y avait 213 000 femmes élues dans les soviets. En tout, 620 000 femmes ouvrières ou paysannes avaient des responsabilités publiques, y compris comme assesseurs populaires (tribunaux qui traitaient des affaires civiles, divorce, conflits dans les entreprises…). Tandis que 80 % de la population était analphabète sous le tsarisme, un effort gigantesque a été accompli pour élever la culture générale, une véritable révolution culturelle. Dans les années 30, l’URSS était le pays où les travailleurs fréquentaient le plus les établissements culturels : bibliothèques, clubs, théâtres, salles de concert, cinémas, y compris ambulants. La question des nationalités fut résolue par l’État multinational aux 22 républiques soviétiques et l’égalité des salaires à travail égal était aussi pour toutes les nationalités, à la différence du capitalisme contemporain (les noirs ou latinos aux États-Unis, immigration légale ou « sans-papiers » dans les pays de l’UE).
Ces succès et conquêtes sociales sont la conséquence des bases matérielles et politiques sous le socialisme, le préalable incontournable à ces succès et conquêtes est la révolution socialiste et le pouvoir du prolétariat. En effet, pour la première fois, Octobre 1917 va résoudre la contradiction principale entre d’un côté la socialisation de la production et de l’autre la propriété privée des moyens de production et d’échange, c’est-à-dire que d’un côté, des millions d’humains travaillent en interaction, maîtrisent les outils de production et créent les richesses ; de l’autre, une poignée de capitalistes décident et profitent de la richesse créée par les millions de travailleurs et de travailleuses. Après la révolution, le pouvoir soviétique, grâce à la nationalisation, a permis que les moyens de production cessent d’appartenir au capital. La nationalisation transférait à toute la société les moyens de production : usines, banques, gros commerces, terres, ainsi que les instruments de production. Le pouvoir d’État prolétarien et populaire est la garantie que la nationalisation acquiert véritablement un caractère de propriété sociale. Ainsi, l’ensemble des richesses produites par la société n’est ni approprié ni détourné par aucune classe possédante. Cela a pour conséquence que pour la première fois dans l’humanité, les produits du travail appartenaient à tous les membres de la société et pas à une classe possédante comme la bourgeoisie sous le règne du capital, qui s’en approprie l’essentiel.
Les nouveaux rapports de production engendrés par la socialisation de l’économie vont faire que la journée de travail se divise en travail pour soi (salaire) et travail pour la société, cette partie de la journée de travail d’un ouvrier soviétique permettait de satisfaire aux besoins sociaux et collectifs. Le salariat est aboli, les travailleurs deviennent maîtres de leur destin. L’ensemble des entreprises, dans les années 30, 40 et 50, formait de fait un complexe économique unique, où chaque entreprise travaillait de manière optimale pour servir les autres. La Grande Révolution d’Octobre démontre que la socialisation de l’économie, indissociable du pouvoir de la classe ouvrière et de ses alliés - paysannerie, intellectuels progressistes- (dictature du prolétariat) -, est bien la condition incontournable pour satisfaire les besoins matériels et culturels des travailleurs. Lénine écrivait que les bolcheviks possédaient un pouvoir magique : « Ce pouvoir magique est de faire participer les exploités, les pauvres à partager jour après jour le travail de gouverner l’Etat ».
Tous ces critères politiques et économiques existants en URSS vont permettre à une nouvelle loi économique d’apparaître et de se développer à la phase socialiste de la transition au communisme ; cette loi est posée ainsi dans l’ouvrage « Les Problèmes économiques du socialisme en URSS » : « Assurer au maximum les besoins matériels et culturels sans cesse croissants de la société, en développant et perfectionnant sans cesse la production sur la base d’une technique supérieure ». e que la nationalisation acquiert véritablement un caractère de propriété sociale. Ainsi, l’ensemble des richesses produites par la société n’est ni approprié ni détourné par aucune classe possédante. Cela a pour conséquence que pour la première fois dans l’humanité, les produits du travail appartenaient à tous les membres de la société et pas à une classe possédante comme la bourgeoisie sous le règne du Capital, qui s’en approprie l’essentiel. Les nouveaux rapports de production engendrés par la socialisation de l’économie vont faire que la journée de travail se divise en travail pour soi (salaire) et travail pour la société, cette partie de la journée de travail d’un ouvrier soviétique permettait de satisfaire aux besoins sociaux et collectifs. Le salariat est aboli, les travailleurs deviennent maîtres de leur destin.
Ici sont les causes principales que l’URSS, avec la classe ouvrière à l’avant garde, le peuple, son armée rouge et sa base économique socialiste a sauvé l’humanité en jouant le rôle primordial et décisif dans l’écrasement du fascisme. La victoire de 1945 a permis d’élargir l’espace de la planète libéré du Capital, tandis que le système colonial n’allait pas tarder à s’effondrer. Le pouvoir soviétique mérita l’appellation de « brigade de choc » des peuples du monde et de base arrière du mouvement de libération nationale et sociale en combattant les guerres impérialistes et l’oppression coloniale.
Aujourd’hui, les contradictions inter-impérialistes s’aiguisent avec la guerre impérialiste en Ukraine entre l’OTAN et la Russie ainsi que celle au Moyen-Orient avec le génocide du peuple palestinien par l’État occupant d’Israël et ses interventions impérialistes au Liban, en Syrie et au Yémen, faisant à nouveau surgir le danger d’une guerre généralisée. Jamais, depuis 1914, l’écart de revenus entre les plus pauvres et les plus riches, dans les citadelles impérialistes, n’a été aussi élevé, et il s’approfondit. Le commerce des armes est le secteur le plus florissant de l’économie. Déjà, le système capitaliste mondial, mû par ses contradictions, avait conduit l’humanité à la Première puis Deuxième Guerre mondiale, qui coûta la vie à plusieurs dizaine de millions de personnes. La réalité nous montre que le capitalisme est dépassé et ne peut offrir que : guerres, exploitation, pauvreté, dégradation de l’environnement, crises économiques et réfugiés.
L’exemple de la Révolution d’Octobre est source d’inspiration pour les nouvelles générations de communistes de toute l’Europe, qui luttent dans des conditions très difficiles contre la bourgeoisie, leurs Etats bourgeois et unions capitalistes interétatiques, comme l’Union européenne ou leur bras armé l’OTAN.
On le voit dans tous les domaines qui résonnent aujourd’hui avec souffrance dans la vie quotidienne du peuple travailleur, et pour lesquels l’URSS montre ce qu’elle put réaliser et solutionner : chômage, précarité, vie chère, logements, salaire, santé, retraite, écologie (obsolescence, transports, gaspillages, économies d’énergie, protection de la nature agriculture intégrée …), bien-être au travail, éducation, connaissances, formation, sports, loisirs et cultures pour tous, discriminations dont celle des femmes, racisme.
Nous appelons le peuple et la jeunesse à réfléchir plus profondément sur les causes, la réalité et la vérité de la contre-révolution, de la dissolution de l’URSS et du renversement du socialisme. L’étude de cette expérience montre que c’est la violation, et non l’application, des principes de construction du socialisme qui a conduit à la contre-révolution. Cette vérité pulvérise la propagande de la bourgeoisie, de l’UE, des gouvernements capitalistes et de leurs appareils, la falsification de l’histoire et l’identification non historique du communisme avec le fascisme.
Avec l’intensification des luttes de classes sous le socialisme en URSS, y compris à l’échelle internationale, la lutte pour développer les bases du communisme et contre la bureaucratie cessa malheureusement avec l’arrivée au pouvoir de la direction opportuniste de Khrouchtchev qui engagea une série de réformes s’appuyant sur la loi de la valeur, affaiblissant la planification socialiste (fermetures des Stations Machines Tracteurs (1957), décentralisation de l’économie avec la loi sur les sovnarkhoses puis loi Liberman-Trapeznikov (1965) sur la rentabilité par entreprise). Ces politiques et d’autres à caractère international menèrent à la reconstitution d’une bourgeoisie et à la restauration du capitalisme avec la légalisation de la propriété privée des moyens de production sous Gorbatchev (avec la loi sur les coopératives en 1987). La roue de l’histoire peut conduire un pays à rebrousser chemin, mais il est impossible d’arrêter cette même roue. Constamment affirmé et de plus en plus sous l’impérialisme, capitalisme de monopoles, le caractère social de la production et des forces productives entre en contradiction de plus en plus forte avec la forme de l’appropriation privée des richesses produites et, comme conséquence de cette contradiction fondamentale inhérente du capitalisme intensifie toutes les contradictions économiques et politiques. Notre ère continue d’être l’ère de la transition du capitalisme au socialisme. Par conséquent les camarades du parti communiste révolutionnaire de France prétendent raisonnablement : la révolution ne peut pas s’arrêter ! A la suite de la contre-révolution viendra la révolution. Impossible de tuer le rêve des gens d’une vie de liberté et de justice.
Comment faire de ce rêve une réalité - les bolcheviks l’ont montré au monde entier. La contre-révolution bourgeoise survenue en URSS loin d’infirmer l’immense apport d’octobre 1917, de l’URSS et de ses principes révolutionnaires en montre au contraire toute l’importance pour libérer l’humanité avec au centre la lutte de classe révolutionnaire, la non-participation au gouvernement bourgeois et l’absence de types de transition du pouvoir entre le capitalisme et le socialisme, la nécessité de mettre à bas (briser) l’État bourgeois pour construire son propre Etat prolétarien, de socialiser l’économie avec une planification centralisée qui met fin à la concurrence et à l’anarchie de la production du capitalisme. La voie initiée par la Grande Révolution socialiste d’Octobre, est la voie pour l’élimination de l’exploitation de l’homme par l’homme, et la satisfaction des besoins contemporains populaires. Avec le progrès de plus en plus avancé dans la science, la technologie et la culture, aucune personne n’arrêtera et n’inversera le développement historique de la société. La lutte se poursuit avec les partis communistes à l’avant-garde pour accomplir leur mission révolutionnaire afin que la classe ouvrière de chaque pays se débarrasse des chaînes de l’exploitation, renverse le système capitaliste barbare et construise le nouveau monde, le socialisme-communisme.