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Téléconférence de l’ACE intitulée « les communistes d'Europe contre le pacte européen sur la migration et l'asile » : contribution du PCRF - Parti Communiste Révolutionnaire de France

Téléconférence de l’ACE intitulée « les communistes d’Europe contre le pacte européen sur la migration et l’asile » : contribution du PCRF

Une téléconférence de l’Action Communiste Européenne (ACE) s’est tenue sur le travail des communistes contre le pacte européen sur la migration et l’asile. Vous pouvez retrouver les contributions de nos Partis frères sur le site officiel de l’ACE ici, et la nôtre, en anglais ici, et ci-dessous, en français.

Chers camarades,

Des femmes se jettent à la mer avec leurs enfants sans savoir nager, des gens meurent d’une simple appendicite dans des cellules, des enfants vivent dans la rue ou dans des camps de concentration modernes appelés « points chauds ». La question des réfugiés est un problème social profond, qui a désormais atteint les dimensions d’une crise humanitaire permanente, puisque selon les statistiques, chaque minute, 20 personnes quittent leur foyer pour fuir la guerre, la faim ou la persécution. Le mouvement ouvrier mondial doit cibler les causes de cette souffrance et mettre en lumière les coupables du problème des réfugiés : le capitalisme monopoliste, la concurrence pour le contrôle et l’exploitation des marchés, des ressources naturelles et des moyens de transport.

En France, une nouvelle loi sur l’immigration, la 118e depuis 1945, a été votée au Parlement cet hiver. Cette loi est plus répressive envers les réfugiés et les immigrés, avec le soutien des sociaux-démocrates jusqu’à l’extrême droite, tandis que l’ex-directeur de Frontex a rejoint la liste d’extrême droite du Rassemblement national pour les élections européennes. Le capitalisme monopoliste français est une forme traditionnellement rapace d’impérialisme qui consolide ses positions dans la compétition internationale. Il est soutenu sous le président Macron par un doublement du budget de la loi de programmation militaire porté à 413 milliards d’euros et la France est présente sur tous les théâtres d’opération. Elle est le deuxième exportateur d’armes au monde, et gagne des marchés sur tous les continents. Elle est donc un acteur majeur de la misère et de la souffrance des peuples.

Cette loi cristallise une avancée pour le capital français : le contrôle de ce dernier sur l’octroi ou non de papiers aux travailleurs étrangers, avec la possibilité (mais pas automatique, puisque laissée à l’appréciation des préfets) de régulariser les travailleurs sans papiers dans les « métiers en tension » (c’est-à-dire les plus difficiles et les moins bien payés).

En réalité, il s’agit d’une course vers le bas pour tous les immigrés de la classe ouvrière en France. Dans ce modèle, les personnes qui renouvellent actuellement leur titre de séjour tous les cinq ans, par exemple, devront en demander un chaque année, à condition que leur employeur soit d’accord.

Cette loi ne vise en aucun cas à résoudre les problèmes fondamentaux auxquels sont confrontés les migrants dans notre pays et ne constitue pas en soi une modification des rapports sociaux, mais une stabilisation des luttes en cours. En effet, les employeurs français, notamment ceux des monopoles des « secteurs sous tension », ont déjà recours à des pratiques de surexploitation et de répression, comme le retrait de papiers, l’embauche de travailleurs sans papiers pour parer aux risques de grève, le chantage aux autres salariés, etc.

Les réfugiés, qu’ils soient des « migrants économiques » ou des personnes déplacées de force, sont traités comme une « armée de réserve » pour la production capitaliste, une main d’œuvre bon marché qui est rapidement jetée dehors dès que nécessaire et mise en concurrence avec d’autres travailleurs.

L’objectif est de dévaloriser encore davantage une main d’œuvre déjà dévalorisée pour l’exploiter plus facilement. Le gouvernement utilise le fameux argument selon lequel « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde » et relaie les mensonges les plus nauséabonds. En réalité, au total, l’Europe n’accueille pas plus de 5 % des migrants du monde. La majorité des personnes qui fuient leur pays se dirigent vers un pays voisin et une grande partie des immigrés en France souhaitent s’installer dans un autre pays. Le gouvernement et les médias lient la question de l’immigration au problème de la sécurité, mais c’est la politique de l’État français au service du capital qui en est la cause. La violence croissante dans la société est d’abord le résultat d’une injustice accrue, d’une pauvreté de plus en plus insupportable dans un pays riche comme le nôtre, de violences policières répétées, notamment contre la jeunesse populaire...

Cette mesure est aussi pour nous l’occasion de mieux situer le niveau d’exploitation des masses travailleuses immigrées. Le contenu du débat dans les chambres de la République est pour nous l’occasion de vérifier et de quantifier les positions des différentes formations politiques du capital, à gauche comme à droite du spectre « républicain-capitaliste ». Le nouveau gouvernement réactionnaire Barnier annonce une nouvelle loi sur l’immigration en janvier pour renforcer encore sa politique anti-réfugiés et anti-immigrés.

Le nouveau ministre de l’Intérieur et ancien directeur du parc d’attractions du Puy-du-Fou, fer de lance de la révision nationaliste de l’histoire, Retailleau, multiplie les déclarations anti-immigrés. Il est favorable à la suppression de l’Aide médicale d’État (AME) pour les étrangers, même si le milieu médical alerte sur les dangers d’une telle suppression.

Au niveau de l’UE, le Pacte sur la migration et l’asile a été définitivement adopté le 14 mai 2024. Il prévoit que certaines demandes d’asile soient traitées aux frontières extérieures de l’UE et instaure un mécanisme de solidarité entre États membres en cas d’arrivées massives. Or, le caractère réactionnaire de la politique migratoire de l’UE contribue à l’augmentation des flux migratoires, avec sa participation active aux guerres et aux interventions impérialistes, puis les instrumentalise. Ce pacte inacceptable sur la migration et l’asile est une boîte à outils pour l’UE, ses gouvernements et le capital qu’ils servent. Par exemple, seize migrants ont été envoyés par l’Italie en Albanie, pour être internés dans des camps construits par l’Italie pour y déposer leurs demandes d’asile. Cela fait suite à l’accord conclu entre les deux pays l’an dernier sur l’accueil des migrants. Le plan est similaire à celui de Rishi Sunak, l’ancien Premier ministre britannique, qui voulait expulser les sans-papiers vers le Rwanda. La France réfléchit également à la possibilité d’envoyer des demandeurs d’asile hors de l’UE.

Ces mesures soulignent la nécessité pour les communistes de lutter aux côtés des réfugiés et des immigrants contre la cause commune de leurs problèmes, le pouvoir du capital dans chaque pays, la barbarie capitaliste qui génère l’exploitation, la pauvreté, l’insécurité, la guerre, la mort, l’émigration et les réfugiés.

Pour la cause des réfugiés, notre parti s’appuie sur sa campagne dédiée aux droits et libertés démocratiques, partie intégrante de sa campagne générale « Accusons le capitalisme ». Notre parti œuvre pour montrer l’unité de la classe ouvrière en France et pour son organisation syndicale et politique collective, quelle que soit son origine, là où se trouvent les problèmes concrets du quotidien : contre la vie chère avec des tables de solidarité alimentaire politique dans les quartiers populaires, contre les expulsions de sans-papiers et pour leur droit au logement, à la santé et à l’éducation.

C’est dans les rapports de production capitalistes que nos luttes pour les droits des réfugiés et leur organisation prennent tout leur sens : pour la régularisation des nombreux travailleurs sans papiers du bâtiment, comme l’illustre la dernière lutte des ouvriers sur les chantiers des Jeux olympiques de Paris ; pour la défense des droits des ouvriers agricoles, souvent étrangers, exploités dans des conditions de travail et de logement inhumaines, qui ont conduit à deux décès lors des vendanges en Champagne. Cet été encore, le gouvernement dit démissionnaire a fait passer un décret autorisant le travail dominical généralisé dans le secteur de la viticulture.

En définitive, c’est dans le salariat et dans la production ouvrière, là où nous prenons conscience de la puissance d’une organisation socialiste du travail, quelle que soit la couleur de nos mains, que nous renforçons la lutte contre notre ennemi commun bourgeois et la compréhension qu’il faut en finir avec le système d’exploitation du capitalisme à son stade impérialiste. Français, Européens, immigrés, une seule classe ouvrière : prolétaires de tous les pays, unissons-nous, un monde sans capitalistes est nécessaire, un monde sans travailleurs est impossible !

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