Soutien au peuple palestinien : stop aux répressions contre les mobilisations et contre la liberté d’expression !
Depuis plus de 7 mois, les massacres et destructions commis par l’armée israélienne dans la bande de Gaza ont pris une dimension génocidaire confirmée récemment par les bombardements continus sur Rafah, la fermeture des points de passage humanitaires qui accentue les risques de famine généralisée, et l’exode forcé de centaines de milliers de Gazaouis. Alors que l’accord de cessez-le-feu proposé au Caire a été accepté par le Hamas le 8 mai, alors que des voix de plus en plus nombreuses, y compris en Israël, expriment leur opposition à la poursuite de ce carnage, le gouvernement Netanyahou maintient son cap, celui du nettoyage ethnique contre le peuple palestinien sous couvert d’éradication du Hamas.
Face à cette situation, les réactions des « alliés » d’Israël, notamment celles des États-Unis et de la France, en restent, comme depuis des années, à de timides déclarations critiques, voire à de vagues mises en garde (comme celle, récente de Biden, menaçant de « suspendre les livraisons de certaines armes offensives aux Israéliens, s’ils vont dans des centres de population » - souligné par nous… -), destinées à donner le change à leurs opinions publiques. Ces déclarations n’ont bien sûr aucune efficacité puisqu’aucune sanction n’est envisagée, et que cet État colonial, qui accumule depuis des décennies les plus graves atteintes au droit international, est considéré par ses amis occidentaux comme une « démocratie » digne de participer aux JO et à l’Eurovision…
Rappelons, comme nous l’avons écrit à plusieurs reprises, que ce soutien effectif a une double origine stratégique et économique. Pour l’État français, il s’agit de protéger les intérêts de ses monopoles d’armement, avec plus de 350 millions d’euros de composants militaires vendus à Israël sous le gouvernement Borne-Macron, et ceux d’autres monopoles tels que Carrefour, Total, Orange, Engie, Bouygues, Renault, LVMH ou encore Axa, qui font « bien des affaires » avec l’État sioniste.
Dès lors, face aux mobilisations qui ont pris de l’ampleur depuis cet hiver contre les massacres à Gaza et contre l’inaction de la communauté internationale, le gouvernement Attal utilise massivement son arsenal répressif, liberticide et médiatique pour tenter de faire taire ces voix gênantes et agissantes.
Les tentatives de museler la liberté d’expression se sont en effet multipliées, en utilisant « l’apologie du terrorisme » comme nouveau motif d’accusation, et en relayant médiatiquement des dénonciations mensongères d’antisémitisme.
Cette criminalisation a frappé scandaleusement Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l’Union Départementale CGT du Nord, qui a été condamné en avril par le Tribunal de Lille à un an de prison avec sursis, pour le contenu d’un tract qui a déplu au Préfet, parce qu’il osait replacer dans leur contexte de colonisation et d’apartheid les attaques du 7 octobre (tout en rendant hommage aux victimes civiles israéliennes !).
Cette démarche d’intimidation contre toutes celles et tous ceux qui ont exprimé publiquement leur solidarité avec le peuple palestinien en résistance contre l’occupation israélienne, a visé par dizaines des militants syndicalistes, politiques et associatifs, des sportifs, des universitaires, des étudiants, des journalistes ; les cas les plus emblématiques étant ceux de Mathilde Panot, députée LFI, convoquée par la police pour « apologie du terrorisme », de Rima Hassan, juriste franco-palestinienne, interdite de conférence sur le Proche-Orient à Lille puis convoquée par la police, et de l’humoriste Guillaume Meurice, mis à pied et menacé de licenciement par Radio-France pour avoir caricaturé Netanyahou. Ajoutons à cette liste, en cette période d’élections européennes, le cas du chirurgien britanno-palestinien Ghassan Abu Sitta, qui s’est vu refuser l’entrée en France, le samedi 4 mai, alors qu’il devait témoigner, dans un colloque à l’invitation de sénateurs français, sur le système de santé de Gaza et les attaques israéliennes contre celui-ci ; arrivé à l’aéroport Charles De Gaulle, le Dr Abu Sitta a été informé par les autorités que l’Allemagne lui avait imposé une interdiction d’entrée à l’échelle de l’ensemble de l’espace Schengen ; le gouvernement français s’empressant bien sûr de répondre à cette injonction allemande, au nom, sans doute, des belles « valeurs » de l’UE…
Mais dans les dernières semaines, la répression la plus caractéristique de l’État policier macronien a été celle menée contre les étudiants, qui, en écho au mouvement massif déclenché dans les campus aux États-Unis, se sont mobilisés contre le génocide à Gaza et la complicité indirecte du gouvernement français. L’université Sciences-Po a été occupée plusieurs jours depuis le 24 avril, et le mouvement s’est étendu à plusieurs universités françaises, les lycéens ayant été également mobilisés le 6 mai. Ces mobilisations ont donné lieu à des interventions policières à répétition, des arrestations et des mises en garde à vue, comme le 7 mai à la Sorbonne, où 88 étudiants ont été interpellés par les forces de l’ordre et placés en garde à vue pour avoir simplement occupé un amphithéâtre ; interventions policières effectuées dans la foulée des déclarations de Gabriel Attal, selon lequel il n’y aura « jamais de droit au blocage » dans les universités.
On voit comment l’État bourgeois de France, comme ceux des autres impérialismes soutiens d’Israël, cherche par tous les moyens à bâillonner l’expression de la solidarité avec le peuple palestinien, par crainte qu’elle ne s’étende au-delà des mobilisations actuelles et ne parvienne à imposer la fin de l’impunité pour l’État sioniste.
Plus largement, ce énième épisode répressif s’inscrit dans une volonté de musellement et de mise au pas généralisés de la population, de plus en plus agressée par les politiques brutales menées par le capital et son État contre les travailleurs, contre la jeunesse populaire, contre les services publics, contre les droits et libertés démocratiques, contre la paix, contre le respect de la vie humaine et de l’environnement.
Le PCRF exprime son total soutien à toutes celles et tous ceux qui, ne cédant pas aux intimidations multiples du gouvernement Attal, poursuivent avec courage leurs mobilisations pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, pour la fin de la colonisation en Palestine et le respect des frontières de 1967, pour l’arrêt de toute aide à l’État colonial israélien de la part du gouvernement français, pour le droit du peuple palestinien à son État avec Jérusalem comme capitale.
Notre campagne pour la Paix
Notre campagne pour les libertés démocratiques